Page Précédente

Premiers raids du régime sur des positions kurdes en Syrie


Jeudi 18 août 2016 à 13h58

Hassake (Syrie), 18 août 2016 (AFP) — Les avions du régime syrien ont frappé jeudi, pour la première fois depuis le début du conflit, des secteurs tenus par les forces kurdes en Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

D'après l'ONG, les frappes ont visé trois barrages et trois QG dans la ville de Hassaké (nord-est), dont les deux-tiers sont contrôlés par les forces kurdes des Assayech et le reste par le régime, ce qui crée des tensions récurrentes.

Un journaliste collaborant avec l'AFP a vu des avions syriens bombarder des positions dans cette cité, où depuis mercredi de violents combats opposent des forces prorégime à la police kurde après des accusations mutuelles d'arrestations.

C'est la première fois depuis le début du conflit en mars 2011, que le régime utilise son aviation contre des positions de forces kurdes en Syrie, selon l'OSDH et des sources de sécurité syriennes.

Un porte-parole de l'administration auto-proclamée par les Kurdes à la faveur de la guerre dans le nord-est du pays, a confirmé les raids.

Les affrontements, concentrés sur un quartier du centre-ville et un autre du sud de Hassaké, ont fait depuis mercredi 11 morts -quatre civils, quatre membres des Assayech et trois des Forces de défense nationale (FDN, pro-régime)-, a indiqué à l'AFP une source médicale locale.

Les tensions étaient latentes depuis deux semaines après des accusations mutuelles d'arrestations et l'échec des médiations entre les deux camps.

Les Kurdes réclamaient récemment la dissolution des FDN à Hassaké, ville composée pour moitié de kurdes et pour moitié d'arabes.

Une source gouvernementale locale a affirmé à l'AFP que les "bombardements aériens étaient un message aux Kurdes pour qu'ils cessent de faire ce genre de revendications qui touchent à la souveraineté nationale".

Les FDN soutiennent les opérations de l'armée à travers la Syrie contre les rebelles et les jihadistes.

"Ils ne faut pas qu'ils (les Kurdes) prennent leurs rêves d'autonomie pour une réalité", a précisé à l'AFP une source de sécurité syrienne.

Les Kurdes de Syrie (15% de la population), qui ont pris une position neutre au début du conflit entre régime et rebelle, ont auto-proclamé en mars une "région fédérale" et rêvent de relier les régions sous leur contrôle dans le nord du pays.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.