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Pour l'Iran, des bases militaires turques en Syrie seraient "inacceptables"


Lundi 21 octobre 2019 à 13h36

Téhéran, 21 oct 2019 (AFP) — L'Iran a qualifié lundi d'"inacceptable" toute initiative de la Turquie visant à établir des bases militaires en Syrie, où Ankara a lancé une offensive dans le nord contre des combattants kurdes, suspendue après un accord de trêve.

"Les Turcs peuvent avoir les bases qu'ils veulent et faire ce qu'ils souhaitent sur leur propre territoire et au sein de leurs frontières, mais si vous parlez de (...) l'établissement de bases turques en Syrie, c'est inacceptable", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Moussavi.

Une telle initiative serait considérée par Téhéran comme une "agression contre la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale d'un Etat indépendant", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision d'Etat.

"Naturellement, elle fera l'objet d'une opposition de la République islamique d'Iran et d'autres pays", a poursuivi M. Moussavi.

L'Iran, engagé militairement en Syrie au côté du régime dans la guerre qui déchire le pays depuis 2011, a appelé à plusieurs reprises à la fin de l'offensive turque, lancée le 9 octobre contre les forces kurdes.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré vendredi que la Turquie prévoyait d'établir 12 postes d'observation en Syrie.

Il a aussi menacé de reprendre son offensive si les forces kurdes ne se retiraient pas d'un secteur frontalier avec la Turquie comme le prévoit une trêve négociée le 17 octobre par Washington.

La trêve, qui expirera mardi à 19H00 GMT, vise à permettre à la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée comme "terroriste" par Ankara, de quitter ses positions situées près de la frontière turque.

Elle vise aussi à permettre à Ankara de mettre en place une "zone de sécurité" dans ce secteur.

"Nous n'avons aucune intention de rester" dans le nord de la Syrie, avait néanmoins affirmé M. Erdogan vendredi. "C'est hors de question".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.