Page Précédente

Plus de 200 Syriens quittent le camp de déplacés d'Al-Hol (responsable kurde)


Dimanche 8 decembre 2019 à 13h41

Qamichli (Syrie), 8 déc 2019 (AFP) — Quelque 200 Syriens, en majorité des femmes et des enfants, ont quitté dimanche le camp d'Al-Hol, qui accueille des civils déplacés par la guerre mais aussi des proches de jihadistes dans le nord-est de la Syrie, a annoncé un responsable kurde.

Fer de lance en Syrie de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), les forces kurdes gèrent plusieurs camps de déplacés où sont installés les milliers de civils ayant fui les batailles contre les jihadistes, mais aussi des familles de l'EI, notamment des étrangères et leurs enfants.

Les autorités kurdes, qui contrôlent des régions du nord et nord-est de la Syrie, ont commencé en juin à faire partir des dizaines de familles syriennes du camp d'Al-Hol, où s'entassent près de 70.000 personnes vivant dans le plus grand dénuement.

Dimanche, quelque 48 familles, soit plus de 200 personnes, ont quitté Al-Hol, pour rallier leurs villages de Hajine, Chaafa ou encore Baghouz, dans la province orientale de Deir Ezzor, a indiqué à l'AFP Cheikhmous Ahmed, responsable du dossier des déplacés au sein des autorités kurdes.

"La majorité sont des enfants et des femmes, avec certains hommes", a-t-il précisé, assurant que "la majorité" de ceux qui sortent n'ont "aucun lien avec l'EI".

Il a toutefois reconnu que certains ont pu être "attirés" par "l'idéologie" des jihadistes, mais que "leur réinsertion dans la société va aider à éliminer l'idéologie extrémiste de leurs esprits".

Il a ajouté que "certains hommes" pouvaient avoir rallié l'EI "en raison de pressions ou de questions financières", mais qu'aujourd'hui "ils regrettent".

Ultime bastion jihadiste, Baghouz a été conquis en mars par les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition soutenue par Washington et dominée par les forces kurdes, qui avait proclamé dans la foulée la défaite du "califat" de l'EI.

D'après M. Ahmed, environ 300 Syriens avaient déjà quitté le camp la semaine dernière pour rejoindre Deir Ezzor et les départs ont repris après avoir été interrompus à cause d'une opération militaire lancée par la Turquie le 9 octobre contre les forces kurdes.

L'objectif à terme, selon les Kurdes, est de faire sortir du camp tous les Syriens --près de 28.000 au total, d'après le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Les camps de déplacés gérés par les Kurdes accueillent aussi 12.000 femmes et enfants étrangers, des proches de jihadistes. Les autorités kurdes appellent les pays occidentaux à rapatrier leurs ressortissants, mais ces retours se font au compte-goutte.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.