Vendredi 26 octobre 2007 à 17h22
ANKARA, 26 oct 2007 (AFP) — Des ministres turcs et irakiens se sont rencontrés vendredi à Ankara pendant plusieurs heures pour des entretiens jugés "positifs" par les Irakiens et qui visent à éviter une intervention militaire turque dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes.
"Des entretiens très importants sont en cours. Il y a des résultats positifs", a déclaré le porte-parole du ministère irakien de la Défense, Muhammed Askeri, à la presse.
Ces déclarations rassurantes ont été faites après un premier entretien des ministres turcs et irakiens au ministère des Affaires étrangères qui a duré environ une heure et demie, alors qu'il était censé durer trois heures, selon un responsable de l'ambassade d'Irak à Ankara.
Les ministres de la Défense, Abdel Qader Mohammed Jassim, et de la Sécurité nationale, Shirwan al-Waeli, qui conduisent les discussions côté irakien ont ensuite retrouvé les ministres turcs des Affaires étrangères Ali Babacan, et de l'Intérieur, Besir Atalay, dans un grand hôtel de la capitale pour de nouveaux entretiens, qui ont été précédés d'un déjeuner de travail.
Alors que l'impatience d'Ankara ne cesse de croître, Turcs et Irakiens doivent discuter des moyens de lutter contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui se servent du nord de l'Irak comme base arrière pour attaquer l'armée turque.
Rien n'a filtré sur la teneur des entretiens alors que le ministre irakien de la Défense avait assuré jeudi soir que son pays ferait des "propositions concrètes" pour freiner les activités des rebelles.
La partie turque observe le plus grand mutisme sur ces pourparlers depuis l'arrivée jeudi de la délégation irakienne forte de 11 membres et qui comprend notamment deux représentants kurdes.
Selon les experts, les Kurdes d'Irak sont la clef d'une solution à la présence dans leur région de rebelles anti-turcs.
Selon la chaîne d'informations NTV, le chef de la diplomatie turque a rendu compte des discussions à l'état-major de l'armée, tandis que le ministre de l'Intérieur a fait de même avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, en visite en Roumanie.
Selon l'agence de presse semi-officielle Anatolie, la délégation irakienne devrait rencontrer en fin de journée le ministre turc de la Défense Vecdi Gönül, à son retour des Pays-Bas.
Le Parlement turc a donné le 17 octobre son feu vert à une opération militaire en Irak contre les rebelles. Une attaque du PKK qui s'est soldée dimanche par 12 morts dans les rangs turcs, tandis que huit autres soldats ont été faits prisonniers, a encore accru la tension.
Ces discussions se déroulent alors que la Turquie montre des signes d'impatience croissants face à ce qu'elle considère comme l'inaction de Bagdad et Washington contre les rebelles kurdes.
M. Erdogan a fustigé jeudi les appels des Etats-Unis à la retenue, avertissant que son pays était déterminé à franchir le pas d'une intervention dans le nord de l'Irak dès que "la situation l'imposera".
Sur le terrain, la presse a fait état de convois incessants acheminant des munitions vers la frontière irakienne.
Selon l'agence de presse turque Anatolie, des hélicoptères font le va-et-vient entre la base militaire de Yüksekova (sud-est) et la frontière pour transporter munitions et équipements militaires.
Des renforts ont été dépêchés par la voie terrestre et par hélicoptère dans la zone de Yesilova, où l'armée a affirmé avoir repoussé mardi soir une attaque des rebelles venus d'Irak et "neutralisé" plus de 30 d'entre eux, a indiqué Anatolie.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.