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PKK: le retour de Kurdes en Turquie se poursuivra, selon Ankara


Mardi 20 octobre 2009 à 15h07

DIYARBAKIR (Turquie), 20 oct 2009 (AFP) — La Turquie a estimé mardi que le retour depuis l'Irak de rebelles et civils kurdes allait se poursuivre après l'arrivée lundi d'un premier groupe, dont tout les membres ont été remis en liberté, et a appelé une nouvelle fois les séparatistes à se rendre.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, clandestin) a toutefois rejeté une éventuelle reddition.

"Nous nous attendons dans une première étape à l'arrivée par petits groupes de 100-150 personnes", a dit le ministre de l'Intérieur Besir Atalay, cité par l'agence de presse Anatolie.

Selon lui, ces "retours au foyer" s'inscrivent dans le cadre d'un projet de réformes pro-kurde du gouvernement, baptisé "ouverture démocratique" qui, a-t-il estimé, doit entraîner un démantèlement du PKK.

Le gouvernement s'apprête à présenter au Parlement des mesures en faveur de la communauté kurde afin de faciliter une résolution du conflit dans le sud-est anatolien, où le PKK et les forces de sécurité mènent depuis 1984 une guerre qui a fait 45.000 morts.

Une trentaine de civils et rebelles kurdes, constituant ce que le PKK surnomme un "groupe de paix", se sont présentés lundi aux autorités turques à la frontière turco-irakienne.

M. Atalay a d'autre part appelé les rebelles à déposer les armes car, a-t-il souligné, "le processus que nous appelons +ouverture démocratique+ pâtira tant que les armes ne seront pas livrées" aux autorités.

Le groupe arrivé lundi en Turquie était composée de huit rebelles, sans armes, venant d'une base du PKK dans la montagne irakienne, et de 26 civils, en provenance d'un camp de réfugiés, situé dans la même zone, et où ils s'étaient exilés dans les années 1990.

Selon l'agence pro-kurde Firatnews, ils étaient porteurs d'un message aux autorités turques réclamant notamment davantage de droits politiques et culturels en faveur de la communauté kurde et la fin des opérations de l'armée contre les rebelles.

29 d'entre-eux ont été libérés mardi tandis que les cinq autres, déférés devant un tribunal pour "appartenance à une organisation illégale", ont également retrouvé la liberté dans l'après-midi, les juges ayant pris en compte leur retour volontaire, selon une source judiciaire locale.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui a qualifié ce retour de "positif", a lancé, lui aussi, appelé les rebelles à se rendre. "Qu'ils reviennent au plus vite dans leur pays", a-t-il dit lors d'un discours au Parlement, rejetant une nouvelle fois tout dialogue avec le PKK.

Depuis le nord de l'Irak, où le PKK dispose, selon Ankara, de quelque 2.000 rebelles, Cemil Bayik, un chef militaire du PKK, a affirmé que ses hommes "ne descendront pas de la montagne" tant que la Turquie ne "changera pas de mentalité"' et ne renoncera pas à "détruire" les Kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.