Mardi 12 juin 2007 à 13h24
ANKARA, 12 juin 2007 (AFP) — Le secrétaire général de l'Otan a exhorté la Turquie, membre de son organisation, à agir avec un "maximum de retenue" en ce qui concerne le nord de l'Irak où les rebelles kurdes de Turquie disposent de plusieurs bases-arrières.
L'armée turque s'est déclarée en avril favorable à une opération transfrontalière en Irak pour sévir contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) d'où l'organisation est ravitaillée en munitions et explosifs pour des attaques en Turquie, selon Ankara.
"L'Otan est totalement solidaire (de la Turquie) (...) et souhaite qu'une solution soit trouvée avec un maximum de retenue", a dit M. Jaap de Hoop Scheffer aux journalistes au terme d'une rencontre avec le chef de la diplomatie turque Abdullah Gül.
Son appel intervient avant une réunion des dirigeants civils et militaires turcs prévue mardi en fin d'après-midi et axée sur les mesures à prendre face à l'intensification des attaques du PKK.
Le secrétaire général a exclu tout rôle de l'Otan en Irak contre le PKK considéré comme une organisation terroriste par Ankara et l'ensemble de la communauté internationale.
Il a dénoncé avec véhémence les attaques des rebelles "que les alliés de l'Otan et moi-même rejetons de la manière la plus forte possible".
MM. de Hoop Scheffer et Gül ont en outre évoqué les préoccupations d'Ankara au sujet d'une augmentation de la coopération entre l'Union européenne, dont elle n'est pas membre, et l'alliance atlantique.
Depuis des mois, la Turquie bloque par principe certaines discussions formelles entre UE et Otan, parce que Ankara ne reconnaît pas Chypre, pays divisée en secteurs turc et grec, mais pourtant membre de l'UE.
"Nous devons continuer à discuter des liens entre l'UE et l'Otan", a dit le secrétaire général qui a indiqué avoir "promis à M. Gül d'être aussi constructif que possible afin de trouver une solution acceptable par tous".
M. de Hoop Scheffer devait s'entretenir avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, avec le ministre de la Défense Vecdi Gönül ainsi qu'avec le chef d'état-major, le général Yasar Büyükanit, avant de quitter la capitale turque.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.