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PKK: Erdogan n'écarte pas l'établissement d'une zone tampon en Irak


Mercredi 8 octobre 2008 à 13h15

ANKARA, 8 oct 2008 (AFP) — Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que son pays pourrait envisager la création d'une zone tampon en Irak pour empêcher l'infiltration en Turquie de rebelles kurdes, tout en émettant des doutes sur son efficacité.

"Nous discuterons de cette proposition. Nous en parlerons avec nos forces armées. Et s'il s'avère qu'une telle mesure est indispensable, nous ferons le nécessaire", a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec son homologue tchèque Mirek Topolanek, en visite en Turquie.

La veille, un parti d'opposition nationaliste avait proposé que la Turquie constitue une zone tampon à l'intérieur de l'Irak pour empêcher toute infiltration depuis ce pays.

La proposition intervient après que des rebelles du Parti des travailleurs du kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie) ont tué 17 soldats vendredi dans une caserne du sud-est de la Turquie, région frontalière avec l'Irak.

Mais M. Erdogan n'a pas semblé convaincu par l'idée qu'une zone tampon puisse rendre la région frontalière, très montagneuse, plus hermétique.

"Je me demande si les messieurs qui ont fait cette proposition se sont déjà rendus dans cette zone, vu la longueur de la frontière avec l'Irak" qui est de 384 km, a-t-il souligné.

"L'établissement d'une zone tampon n'est pas aussi facile que l'on serait tenté de le croire", relevait d'ailleurs dimanche le numéro deux de l'état-major turc, le général Hasan Igsiz, à un groupe de journalistes, ajoutant qu'un nombre substantiel de troupes devraient y être engagées.

Les députés turcs doivent voter mercredi après-midi une motion prolongeant pour un an l'autorisation donnée à l'armée de mener des opérations militaires en Irak contre le PKK.

L'actuel mandat a permis à l'armée turque d'effectuer des bombardements aériens dans cette région où sont retranchés, selon Ankara, 2.000 combattants du PKK, ainsi qu'une intervention terrestre de huit jours en février.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.