Jeudi 15 octobre 2009 à 14h38
BAGDAD, 15 oct 2009 (AFP) — L'Irak a demandé jeudi à la Turquie de "respecter sa souveraineté" pendant des opérations militaires turques contre les rebelles kurdes du PKK réfugiés au Kurdistan irakien, lors d'une visite du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Bagdad.
Le Premier ministre Nouri al-Maliki "a dit que l'Irak n'avait rien à voir avec les opérations (turques contre le PKK) et cherchait simplement protéger sa souveraineté", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh.
Le chef du gouvernement irakien "a demandé de respecter la souveraineté de l'Irak, assurant que personne ne pouvait la violer", a ajouté le porte-parole.
Mis en place en novembre 2008, un comité tripartite composé de la Turquie, de l'Irak et des Etats-Unis, est chargé de régler la question de la présence du PKK dans la région autonome irakienne, a-t-il souligné.
Mardi devant le Parlement, M. Erdogan a indiqué que la question de la lutte contre les rebelles du PKK, retranchés dans le nord de l'Irak, figurerait à l'ordre du jour de ses discussions. Les députés turcs ont approuvé le même jour le renouvellement pour un an de l'autorisation de procéder à des raids contre les rebelles kurdes en territoire irakien.
Les rapports turco-irakiens se sont nettement améliorés depuis l'an dernier après que l'administration de Bagdad et celle kurde (nord) se sont engagées à faire en sorte que le Kurdistan irakien ne devienne plus un sanctuaire pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les deux dirigeants ont également discuté de la question sensible de l'eau. L'Irak reproche à Ankara de ne pas ouvrir les vannes de ses barrages sur l'Euphrate pour permettre à son voisin de lutter contre la sécheresse qui le frappe.
"Aucun accord n'a été signé pour l'instant mais il y a eu des discussions concernant des protocoles sur cette question", a indiqué Ali al-Dabbagh, précisant qu'Ankara laissait actuellement passer 440 m cubes/seconde en Irak.
Mi-septembre à Ankara, le ministre turc de l'Energie et des ressources naturelles Taner Yildiz, avait assuré que la Turquie assurait actuellement un débit de 517 m3 par seconde des eaux de l'Euphrate vers la Syrie.
Mais le ministre syrien de l'Irrigation, Nader Bounni, avait rétorqué que le débit de l'Euphrate provenant de la Turquie était tombé à une moyenne de 400 m3/seconde dans les onze derniers mois.
Après son entretien avec M. Maliki, M. Erdogan doit rencontrer le président irakien, le kurde Jalal Talabani.
La visite de M. Erdogan est destinée à signer une série d'accords renforçant la coopération politique et commerciale entre les deux pays voisins.
Selon M. Dabbagh, une vingtaine d'accords doivent être signés lors de cette journée où le chef du gouvernement turc, accompagné de neuf ministres, doit également rencontrer plusieurs responsables irakiens.
"Un nombre considérable d'accords, pour la plupart dans le domaine économique, seront signés", avait précisé un collaborateur de M. Erdogan, tandis que la presse irakienne parlait d'une cinquantaine de documents.
En septembre, des délégations des deux pays avaient eu deux jours d'entretiens à Istanbul pour préparer la visite de M. Erdogan et négocier les textes qui doivent être signés à Bagdad.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.