Jeudi 24 septembre 2009 à 09h54
OSLO, 24 sept 2009 (AFP) — L'action du petit groupe pétrolier norvégien DNO s'est écroulée jeudi matin à la Bourse d'Oslo après que la compagnie eut été contrainte par les autorités kurdes de suspendre ses activités au Kurdistan irakien, son principal actif.
En début de matinée, l'action perdait 48,2%, à 3,45 couronnes (0,40 euro), sur un marché en baisse de 1,16%.
Le titre avait été suspendu lundi après-midi à la Bourse d'Oslo. DNO avait alors annoncé qu'il était contraint de suspendre ses activités au Kurdistan irakien par le gouvernement de la province autonome, mécontent d'avoir vu son nom émerger dans le cadre d'une transaction controversée.
Le gouvernement kurde estime avoir subi "des dégâts injustifiables et incalculables" pour sa réputation après que la Bourse d'Oslo, dans le cadre d'une enquête visant DNO, eut révélé la semaine dernière qu'il avait joué un rôle d'intermédiaire dans la vente de 4,8% du norvégien au turc Genel Enerji.
DNO avait jusqu'alors tenté de taire le nom de l'acquéreur de ces actions.
La révélation de l'implication du ministre kurde des Ressources naturelles, Achti Hawrami, a alimenté les spéculations dans les médias norvégiens.
Selon le journal Dagens Naeringsliv, l'opération a pu permettre à la partie kurde d'empocher une forte plus-value, dont on ne sait ce qu'il est advenu.
L'action DNO s'est fortement appréciée depuis le rachat de ces 4,8% en octobre 2008, surtout après l'annonce par le même gouvernement kurde que le groupe pourrait commencer en juin cette année à exporter le pétrole produit sur le gisement Tawke qui produit près de 50.000 barils par jour.
Le jour même de l'annonce, M. Hawrami avait revendu l'essentiel des actions à Genel Enerji.
L'intéressé affirme toutefois n'avoir bénéficié de la transaction "ni directement ni indirectement", disant avoir simplement avancé l'argent à Genel Enerji pour l'achat d'actions DNO.
Il a donné jusqu'à six semaines à DNO pour "remédier (...) aux dégâts infligés à la réputation du gouvernement régional kurde", faute de quoi il pourrait suspendre définitivement ses activités au Kurdistan.
Dans un communiqué jeudi matin, DNO dit avoir demandé, en vain, à la Bourse d'Oslo de prolonger la suspension de son action pendant quelques jours.
Froissé par l'attitude des autorités boursières, DNO dit "préparer des poursuites judiciaires contre la Bourse pour les dégâts provoqués par la violation délibérée du devoir de confidentialité".
Le groupe a précisé être en discussion avec les autorités kurdes "pour résoudre la situation aussi rapidement que possible".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.