
Mercredi 21 novembre 2007 à 10h19
BAGDAD, 21 nov 2007 (AFP) — Les autorités du Kurdistan irakien ont violemment critiqué mercredi le ministre irakien du pétrole Hussein Chahristani qui avait menacé les compagnies internationales ayant investi dans cette région du nord de l'Irak sans l'accord de Bagdad.
"Depuis plusieurs années, M. Chahristani a été incapable de mener à bien le moindre projet pétrolier. Il tente maintenant de dissuader les autres de faire ce qui est bien pour le pays", accuse un communiqué du gouvernement autonome du Kurdistan.
"Nous n'accepterons aucune forme de menace, sanctions et punitions de nos partenaires au sein du gouvernement de coalition à Bagdad", avertit le communiqué.
Début novembre, les autorités du Kurdistan --entité de facto indépendante et alliée des Américains-- ont approuvé la signature de sept nouveaux contrats pétroliers.
Au total, quinze blocs ont été attribués à ce jour par le gouvernement kurde depuis l'adoption en août 2007 par la région d'une loi sur le pétrole et le gaz. Une vingtaine de compagnies étrangères opèrent désormais au Kurdistan, ceci malgré l'opposition du gouvernement central de Bagdad qui y voit une remise en cause de sa souveraineté sur cette partie nord du pays.
En réaction à ces nouveaux contrats, le ministre Chahristani a menacé ces compagnies "qui ont signé des contrats sans l'approbation des autorités fédérales" de ne plus avoir "l'opportunité de travailler avec le gouvernement irakien".
"L'Irak ne permettra pas qu'on exporte son pétrole à moins que ces contrats aient été signés avec son gouvernement (fédéral)", avait-il assuré le 15 novembre lors du sommet de l'Organisation des pays epxortateurs de pétrole (Opep) de Ryad.
La région Kurde "est un partenaire en Irak, pas une région qui doit être menacée ou punie parce qu'elle a exercé ses droits constitutionnels et souhaité contribuer à la stabilité (...) du pays", ont commenté les autorités kurdes, qualifiant de "stupéfiante" la réaction de M. Chahristani.
"Nous pensions que l'époque des menaces contre les Kurdes d'Irak était révolue. Il est décevant de voir que M. Chahristani a choisi le camp des éléments anti-Kurdes de l'époque de Saddam Hussein (...)", poursuit le communiqué.
"Nous ne sommes pas impressionnés (...). L'expérience montre que la plupart des compagnies pétrolières internationales ignorent désormais ces déclarations" (du ministre du pétrole), ajoute le texte.
La future production pétrolière du Kurdistan --un million de barils par jour selon les autorités locales--, "se fera au bénéfice de tous les Irakiens", assure le gouvernement kurde.
"Nos contrats sont constitutionnels et légaux, définis par la loi kurde sur le pétrole et le gaz. Les bavardages et les menaces vides de sens ne dureront pas", conclut le gouvernement kurde, se disant "certains que le bon sens prévaudra".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.