Lundi 24 mars 2008 à 21h45
ANKARA, 24 mars 2008 (AFP) — Les dirigeants turcs ont expliqué lundi au vice-président américain Dick Cheney que leurs opérations contre les rebelles kurdes les empêchaient pour le moment de s'engager davantage financièrement ou d'envoyer des renforts en Afghanistan, ont dit des responsables officiels.
Les Turcs n'ont dans ce domaine pris aucun "engagement immédiat à court terme", a déclaré aux journalistes un haut responsable américain qui a requis l'anonymat, tandis que Dick Cheney a entamé lundi une visite en Turquie.
"Nous attachons de l'importance à la sécurité en Afghanistan et, en tant que membre de l'Otan, nous nous conformons aux décisions de l'Otan. Nous ne pouvons nous plier à ces décisions que tant qu'elles n'affaiblissent pas notre propre combat contre le terrorisme", a pour sa part dit un responsable turc à Ankara.
"Une décision sera prise en fonction de ces facteurs", a-t-il ajouté, requérant lui aussi l'anonymat.
L'agence Anatolie a quant à elle écrit que M. Cheney n'avait pas directement demandé à la Turquie l'envoi de renforts en Afghanistan.
Les Turcs ont dépêché un contingent d'environ 1.150 militaires déployés dans Kaboul et sa région dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan.
Les Etats-Unis ont récemment appelé les pays membres de l'Alliance atlantique à accroître leurs efforts pour sécuriser et reconstruire l'Afghanistan.
Chassés du pouvoir fin 2001, les talibans ont déclenché une insurrection contre l'Etat afghan et les quelque 65.000 soldats étrangers qui le soutiennent.
Concernant la lutte contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, les séparatistes kurdes de Turquie), l'armée turque a procédé en février à une incursion dans le nord de l'Irak pour combattre les rebelles kurdes qui s'infiltrent en Turquie à partir de ce territoire qu'ils utilisent comme base arrière.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.