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Paris: manifestation devant l'ambassade d'Iran contre l'exécution d'un Kurde


Dimanche 26 decembre 2010 à 04h12

PARIS, 25 déc 2010 (AFP) — Vingt à trente personnes ont manifesté dans la nuit de samedi à dimanche devant l'ambassade d'Iran à Paris, où certains se sont enchaînés aux grilles pour protester contre l'exécution proche d'un jeune militant kurde, selon les organisateurs et la police.

L'exécution, prévue à la prison de Sanandaj, chef-lieu du Kurdistan iranien, est imminente, ont indiqué les mêmes sources.

Contactée par l'AFP, l'ambassade d'Iran (XVIe arrondissement parisien) n'a pu être jointe.

Le condamné à mort, Habibollah Latifi, jeune étudiant en droit, a été jugé "coupable de guerre contre Dieu pour coopération avec le groupe Pejak", le Parti pour une vie libre au Kurdistan, selon son avocat.

Arrêté fin 2007, M. Latifi avait été accusé d'avoir participé à un attentat la même année contre la voiture d'un procureur du Kurdistan, et à une attaque contre un commissariat de police, ce qu'il a nié.

Trente personnes se sont rassemblés "spontanément" à minuit devant l'ambassade, aux grilles de laquelle "six jeunes Iraniens, en grève de la faim, se sont enchaînés" pour demander "la suspension de l'exécution", a déclaré un organisateur ayant requis l'anonymat.

Un porte-parole de la préfecture de police de Paris (PP) a confirmé ces informations, évoquant de son côté "une vingtaine de personnes" rassemblées à l'appel d'"une association kurde".

Vers 02H30, la police a coupé les chaînes et dispersé ce "rassemblement non autorisé" après avoir contrôlé l'identité des manifestants, selon la même source.

"On fait le maximum pour éviter une nouvelle tragédie, car chaque exécution est pour nous une tragédie", a dit l'organisateur.

Amnesty International a appelé samedi l'Iran à la "clémence" envers M. Latifi, qui "n'a pas bénéficié d'un procès équitable", rendant son exécution "d'autant plus insupportable".

Le Pejak, lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) actif en Turquie, a mené ces dernières années de nombreuses opérations armées au Kurdistan iranien.

Dans un communiqué diffusé samedi, le Parti communiste français, exprimant "son indignation", "exige" de l'Iran qu'il renonce à l'exécution, acte "injustifiable et criminel" décidé "sans procès équitable".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.