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Otan: le Parlement turc entame la procédure d'adhésion de la Suède


Jeudi 16 novembre 2023 à 19h54

Ankara, 16 nov 2023 (AFP) — Le Parlement turc a entamé jeudi l'examen du protocole d'adhésion de la Suède à l'Otan en suspend depuis mai 2022, pour validation probable d'ici la fin du mois.

Après dix-sept mois de blocage, le président Recep Tayyip Erdogan a transmis fin octobre aux députés turcs le protocole d'adhésion de l'Etat scandinave.

La première journée de discussions au sein de la commission des Affaires étrangères du Parlement a représenté un moment important pour la sécurité européenne et les relations de la Turquie avec l'Occident.

Les discussions se sont toufois achevées sans la conclusion d'un accord et devraient reprendre la semaine prochaine.

La Turquie, avec la Hongrie, sont les derniers des 31 membres de l'Alliance Atlantique à bloquer l'entrée de Stockholm, après avoir validé en mars celle de sa voisine finlandaise.

Pour l'adhésion de la Finlande ratifiée le 31 mars, une semaine s'était écoulée entre ces deux étapes.

M. Erdogan avait levé son veto en juillet - en précisant que la décision finale revenait au Parlement turc - après des mois de pression sur les dirigeants suédois dont il dénonçait la mansuétude envers certains réfugiés turcs et kurdes, accusés de "terrorisme" par Ankara.

C'est le cas des membres du Parti des Travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux. Ainsi que pour les sympathisants du mouvement gülenistes que le chef de l'Etat rend responsable de la tentative de coup d'Etat de juillet 20216.

Plusieurs profanations du Coran, dont des exemplaires ont été brûlés sur le sol suédois, ont contribué à envenimer les relations entre les deux pays, M. Erdogan réclamant vainement leur interdiction.

La procédure de ratification survient dans un contexte tendu par la situation au Moyen-Orient, entre la Turquie, soutien traditionnel de la cause palestinienne, et ses alliés occidentaux au sein de l'Otan.

- "ceux qui soutiennent les massacres" -

Le chef de l'Etat turc, qui multiplie les dénonciations virulentes à l'encontre des dirigeants israéliens, condamnant le blocus et les bombardements sur la bande de Gaza, a qualifié mercredi Israël "d'Etat terroriste", après l'opération militaire au sein d'un hôpital suspecté d'abriter des combattants du Hamas palestinien.

"Nous maudissons le gouvernement israélien, mais nous n'oublions pas ceux qui soutiennent ouvertement ces massacres et ceux qui font tout leur possible afin de les légitimer", a-t-il ajouté, en référence aux Etats-Unis et autres pays occidentaux qui ont exprimé leur soutien à Israël, qui a déclenché une vaste opération militaire, aérienne et terrestres, en représailles aux massacres d'au moins 1.200 personnes, en majorité civiles, le 7 octobre dans le sud du pays.

Lors de son passage à Ankara le 6 novembre, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'était toutefois dit convaincu que la Turquie honorerait son "engagement" concernant l'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique.

La Turquie a également joué la carte de la Suède pour tenter d'obtenir un feu vert des Etats-Unis à la vente d'avions F-16, dont elle a besoin pour moderniser sa force aérienne.

Le gouvernement américain n'est pas hostile à cette vente mais le Congrès l'a bloquée jusqu'ici pour des raisons politiques.

S'agissant de la Hongrie, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, l'a appelée la semaine dernière à ratifier l'adhésion de la Suède "le plus vite possible", "sans retard supplémentaire" a-t-il insisté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.