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Otan: la police suédoise interdit une manifestation prévoyant de brûler un Coran


Mercredi 8 février 2023 à 16h36

Stockholm, 8 fév 2023 (AFP) — La police suédoise a interdit mercredi une manifestation prévoyant de brûler un Coran, après un premier autodafé en janvier qui avait déclenché la colère de la Turquie et mis un coup d'arrêt à la candidature suédoise à l'Otan.

Invoquant le risque d'attentat et les conséquences sur la sécurité de la Suède après ce premier autodafé, la police du pays scandinave a cette fois refusé un feu vert aux organisateurs, qui prévoyaient d'agir près de l'ambassade de Turquie à Stockholm, selon la décision consultée par l'AFP.

"L'autodafé d'un Coran à l'extérieur de l'ambassade de Turquie en janvier 2023 a constitué une menace à la fois contre la société suédoise, mais aussi contre la Suède, les intérêts suédois à l'étranger et les Suédois à l'étranger", a souligné l'autorité.

"La Suède est devenue une cible plus privilégiée pour les attentats", a-t-elle ajouté.

La demande d'autorisation avait été déposée par une petite association suédoise méconnue, Apallarkerna, et visait à protester contre l'adhésion à l'Otan.

Fin janvier, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait prévenu que la Suède, déjà accusée par la Turquie d'héberger des "terroristes" kurdes, ne pouvait plus compter sur le "soutien" d'Ankara, après qu'un militant d'extrême droite, Rasmus Paludan a brûlé un exemplaire du Coran, à Stockholm.

Cet autodafé, réalisé par cet extrémiste anti-islam sous la protection d'un cordon policier et devant les caméras, avait provoqué une série de manifestations dans plusieurs pays musulmans.

A l'époque, la police avait accordé l'autorisation en estimant que l'autodafé entrait dans le cadre de la liberté d'expression, constitutionnellement garantie.

Les négociations sur l'Otan sont suspendues depuis avec la Turquie, aux prises désormais avec les suites d'un séisme dévastateur dans le sud-est du pays.

Mercredi, les services de renseignements suédois, Säpo, ont mis en garde contre une menace terroriste accrue visant la Suède et ses intérêts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.