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Otan: la Finlande refuse de réexaminer six demandes turques d'extradition


Jeudi 8 septembre 2022 à 18h54

Helsinki, 8 sept 2022 (AFP) — La Finlande a annoncé jeudi avoir écarté la demande de la Turquie de réévaluer six demandes d'extradition, objet d'exigences d'Ankara pour la laisser entrer avec la Suède dans l'Otan.

Le ministère a confirmé à l'AFP avoir reçu au mois d'août des demandes turques pour revoir ces six cas précédemment rejetés, mais fait savoir que la décision rendue était "définitive".

"Les cas ont été réglés et la décision est définitive. Il n'est pas possible de faire appel d'une décision du ministère de la Justice prise sur la base de la loi d'extradition", a affirmé à l'AFP Sonja Varpasuo, une conseillère du ministère.

"La réouverture d'une décision définitive peut être envisageable si un rapport complètement nouveau peut avoir affecté la décision de manière substantielle", a-t-elle ajouté.

Aucun rapport de cette nature n'a été remis dans le cadre de la demande turque, selon Helsinki.

La Turquie est le seul Etat membre de l'Otan à avoir exprimé son opposition à l'adhésion des deux pays nordiques, les accusant d'être des havres pour des personnes liées au Parti des travailleurs kurdes (PKK), au groupe kurde en Syrie des YPG, ainsi que des personnes impliquées dans le coup d'Etat manqué en Turquie en 2016.

Les trois pays ont signé un mémorandum trilatéral lors du sommet de l'Otan en juin à Madrid dans lequel la Turquie donnait son accord préliminaire à l'entrée de Stockholm et d'Helsinki, en échange d'une coopération dans la lutte contre le terrorisme.

La Turquie avait dans la foulée affirmé avoir demandé l'extradition de 12 suspects de Finlande et 21 de Suède. Le président turc avait affirmé avoir reçu une "promesse" de Stockholm concernant l'extradition de "73 terroristes".

Comme pour tous les 30 membres actuels de l'Otan dont l'unanimité est nécessaire, le Parlement turc doit encore ratifier l'adhésion suédo-finlandaise.

Les trois pays se sont à nouveau rencontrés en août pour discuter des conditions d'Ankara et une nouvelle réunion est envisagée "à l'automne".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.