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Opération militaire en Syrie: Ankara renomme une avenue près de l'ambassade américaine


Lundi 19 février 2018 à 14h32

Ankara, 19 fév 2018 (AFP) — Une avenue longeant l'ambassade américaine à Ankara a été officiellement rebaptisée lundi du nom de l'offensive militaire turque dans le nord de la Syrie, menée contre une milice kurde alliée des Etats-Unis.

Les nouveaux panneaux de rue portant le nom "Avenue Rameau d'olivier", du nom de l'opération turque, ont été minutieusement mis en place par les employés municipaux en début d'après-midi, a constaté l'AFP.

La Turquie a lancé le 20 janvier l'opération "Rameau d'olivier" contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara mais alliée aux Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Cette offensive a provoqué un nouveau regain de tension entre les deux pays, alliés au sein de l'Otan, la Turquie menaçant même d'avancer vers Minbej, à une centaine de kilomètres à l'est d'Afrine, où sont déployés des militaires américains aux côtés des YPG.

La décision de changer le nom de l'avenue a été prise par la municipalité d'Ankara la semaine dernière au plus fort de ces tensions.

L'adresse de l'ambassade ne devrait toutefois pas changer, puisqu'elle est officiellement située sur le boulevard Atatürk, du nom du fondateur de la république turque, perpendiculaire à l'avenue nouvellement rebaptisée.

Celle-ci portait jusqu'à présent le nom de Nevzat Tandogan, gouverneur d'Ankara de 1929 à 1946.

Lors d'une visite à Ankara du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson jeudi et vendredi, Ankara et Washington, alliés au sein de l'Otan, se sont accordés sur la mise en place de "groupes de travail" sur la question syrienne dans une tentative de régler leurs différends.

Ce n'est pas la première fois qu'Ankara recourt à la "diplomatie de la rue": début janvier, la capitale turque avait rebaptisé la rue où se situe l'ambassade des Emirats arabes unis du nom d'un dignitaire ottoman, Fahreddin Pacha, qui avait été critiqué par le chef de la diplomatie des Emirats, Abdallah ben Zayed Al-Nahyane.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.