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Offensive turque: Macron, Merkel et Johnson vont prochainement rencontrer Erdogan


Vendredi 18 octobre 2019 à 17h29

Bruxelles, 18 oct 2019 (AFP) — Emmanuel Macron a annoncé vendredi une "initiative commune" avec Angela Merkel et Boris Johnson pour rencontrer "prochainement" le président turc Recep Tayyip Erdogan sur l'offensive de la Turquie dans le nord-est de la Syrie.

A l'issue d'un sommet européen à Bruxelles, le président français a précisé qu'il prévoyait avec la chancelière allemande et le Premier ministre britannique de "voir" dans "les prochaines semaines" le président Erdogan, "sans doute à Londres".

La rencontre se déroulera en marge du sommet de l'Otan organisé les 3 et 4 décembre près de Londres, a précisé l'entourage du chef de l'Etat.

"Il est important que nous puissions nous réunir et nous coordonner", notamment pour voir comment "ramener la Turquie à des positions plus raisonnables", a-t-il ajouté, plus d'une semaine après le début de l'offensive turque contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie.

Pour Emmanuel Macron, "ce qui se passe" dans le nord de la Syrie est "une faute lourde de l'Occident et de l'Otan dans la région", qui interroge sur "le fonctionnement" de l'Alliance atlantique, dont la Turquie est l'un des membres.

"Cela affaiblit durablement notre crédibilité", a-t-il ajouté.

Car "je ne peux que constater que ceux qui sortent gagnants, par la loi du plus fort, ce sont la Turquie, la Russie et l'Iran", a-t-il dit.

Estimant que "le Proche et le Moyen-Orient est une région stratégique et de voisinage pour l'Europe", "nous devons y rebâtir une autonomie stratégique et capacitaire de l'Europe", a-t-il estimé. Car "nous ne pouvons plus être les partenaires minoritaires d'autres, même si ce sont nos alliés", a-t-il ajouté, faisant allusion aux Etats-Unis.

Emmanuel Macron a par ailleurs indiqué avoir, la semaine dernière, "découvert par tweet que les Etats-Unis d'Amérique décidaient de retirer leurs troupes et de libérer la zone, comme tout le monde".

Cette annonce a été faite par Donald Trump par un tweet, qui a précédé celle du lancement de l'offensive de la Turquie contre les forces kurdes présentes dans le nord-est de la Syrie.

"C'est une folie de faire ce que les Turcs font depuis plusieurs jours", a dénoncé Emmanuel Macron, pointant "la complicité" d'Ankara en cas de résurgence du groupe Etat islamique dans la région.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.