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Offensive turque: Gates pense que les Turcs ont saisi le message américain


Jeudi 28 février 2008 à 15h09

A BORD D'UN AVION DE L'US AIR FORCE, 28 fév 2008 ( — Le chef du Pentagone Robert Gates a indiqué jeudi au terme d'une visite à Ankara que les dirigeants turcs avaient compris le message américain qu'il fallait rapidement conclure leur offensive contre les rebelles kurdes dans le nord de l'Irak.

"Dans les réunions que j'ai eues, la question d'une date (de retrait) n'a pas été spécifiquement évoquée. Je crois qu'ils ont quand même compris notre message", a-t-il dit aux journalistes dans l'avion le ramenant à Washington.

M. Gates, à qui l'on demandait comment il en était convaincu, a dit en souriant: "parce qu'ils l'ont entendu quatre fois", c'est-à-dire au cours de quatre séries d'entretiens avec les dirigeants turcs, dont le chef de l'Etat Abdullah Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

M. Gates les a exhortés à un retrait rapide des unités turques qui traquent depuis une semaine les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la montagne irakienne.

"Ils ont clairement exprimé qu'il était dans leur intérêt de mettre un terme à cette opération rapidement. Mais en même temps ils veulent atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés", a précisé pour sa part Geoff Morrell, le porte-parole du Pentagone.

Au cours des entretiens qu'a eus jeudi M. Gates à Ankara, ses interlocuteurs ont refusé de fixer une échéance pour un retrait.

Les Etats-Unis, qui fournissent depuis plusieurs mois des renseignements en temps réel sur les déplacements des rebelles dans le nord de l'Irak, s'inquiètent de l'éventualité d'un conflit entre leurs deux alliés régionaux, les Turcs et les Kurdes d'Irak, en cas d'enlisement de l'opération turque.

Le secrétaire américain à la Défense a aussi précisé qu'il avait souligné aux Turcs la nécessité d'approfondir leur dialogue avec les Irakiens et d'être plus transparents sur l'ampleur de l'incursion.

Il a aussi souligné que l'action militaire seule ne résoudrait pas le problème du terrorisme pour la Turquie.

Ankara estime à 4.000 le nombre de rebelles retranchés dans le nord de l'Irak.

Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 37.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK en 1984, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.