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Offensive turque en Syrie: Ryad condamne, Doha discute avec Ankara


Mercredi 9 octobre 2019 à 22h23

Ryad, 9 oct 2019 (AFP) — L'Arabie saoudite a condamné "l'agression" turque dans le nord-est de la Syrie contre les forces kurdes, a indiqué mercredi le ministère saoudien des Affaires étrangères.

L'émir du Qatar Tamim Bin Hamad Al Thani s'est de son côté entretenu par téléphone avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont il est proche, pour "évoquer le renforcement des relations entre les deux pays" et "discuter de l'évolution des événements en Syrie", a annoncé l'agence de presse officielle qatarie QNA.

La Turquie a lancé mercredi, malgré plusieurs mises en garde internationales, son offensive contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie, alliées des Occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique.

Cette offensive intervient après la décision du président américain Donald Trump de retirer des troupes américaines de secteurs frontaliers en Syrie et les déclarations contradictoires de la Maison blanche qui ont ouvert la voie à cette opération d'Ankara.

L'offensive turque risque d'avoir des "répercussions négatives sur la sécurité et la stabilité de la région" et de "saper les efforts internationaux de lutte contre le groupe terroriste EI", a dénoncé le ministère des Affaires étrangères saoudien sur Twitter.

L'Arabie saoudite a estimé que "l'agression turque constitue une violation flagrante de l'unité, de l'indépendance et de la souveraineté du territoire syrien".

Les Emirats arabes unis et le Bahreïn, proches alliés de Ryad, ont également "condamné" l'offensive turque, selon les agences de presse officielles respectives des deux pays.

Les réactions opposées de l'Arabie Saoudite, des Emirats arabes unis et du Bahreïn, d'une part, et du Qatar, d'autre part, reflète la crise diplomatique qui secoue la région du Golfe.

Les premiers accusent Doha, ainsi qu'Ankara, de soutenir les mouvements islamistes et en particulier l'organisation des Frères musulmans, bêtes noires.

Ryad, Abou Dhabi et Manama ont rompu leur relations diplomatiques avec Doha en juin 2017. Les liens entre le Qatar et la Turquie se sont depuis renforcés.

Les relations entre l'Arabie saoudite et la Turquie se sont elles dégradées en octobre 2018 avec le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au sein du consulat du royaume à Istanbul, pour lequel plusieurs responsables saoudiens sont poursuivis.

aem/avz

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.