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Offensive turque en Syrie: les Kurdes font évacuer un camp de déplacés


Vendredi 11 octobre 2019 à 15h57

Tall Tamr (Syrie), 11 oct 2019 (AFP) — L'administration kurde a annoncé vendredi le début de l'évacuation d'un camp de déplacés dans le nord-est de la Syrie pour protéger les personnes qui s'y trouvent des bombardements turcs.

Mercredi, la Turquie et ses supplétifs syriens ont lancé une offensive aérienne et terrestre contre la principale milice kurde syrienne, les Unités de protection du peuple (YPG), dans le nord de la Syrie, où les Kurdes ont établi une zone autonome à la faveur du conflit.

Dans un communiqué, les autorités kurdes ont indiqué que le camp de Mabrouka, situé à douze kilomètres de la frontière entre la Syrie et la Turquie, a été la cible de "tirs d'artillerie, mettant en péril la vie de 7.000 déplacés" qui y résident.

Les bombardements menés par la Turquie et ses alliés syriens ont également touché, selon le communiqué, le camp de Ain Issa qui accueille 13.000 déplacés, dont "785 membres des familles de combattants de Daech (acronyme arabe pour désigner le groupe Etat islamique (EI), ndlr) et 479 réfugiés irakiens".

L'administration kurde a indiqué dans son communiqué que les habitants du camp de Mabrouka seraient relogés dans "le camp d'Aricha, au sud de la ville de Hassaké".

Quant au camp d'Ain Issa, "les discussions se poursuivent avec les parties et organisations concernées" pour déterminer le sort des personnes qui s'y trouvent, est-il ajouté dans le communiqué.

"La vie des déplacés est en danger du fait des combats et des bombardements aériens dans les zones proches du camp de Mabrouka", a déclaré à l'AFP Najat Saleh, responsable du bureau chargé des déplacés au sein de l'administration kurde.

La plupart des déplacés du camp sont originaires de la province de Deir Ezzor, dans l'est du pays.

Le responsable a déploré "l'inaction" des organisations internationales et leur "retrait du camp où la nourriture et l'eau ne sont plus disponibles".

Lundi, l'ONU a indiqué se "préparer au pire" dans le nord de la Syrie.

Jeudi, 14 organisations humanitaires ont tiré la sonnette d'alarme, soulignant que l'acheminement des aides aux populations civiles risquait d'être compromis en raison des violences.

L'offensive turque contre les forces kurdes ouvre un nouveau front dans un conflit qui a fait plus de 370.000 morts et des millions de réfugiés depuis 2011.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.