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Ocalan n'a pas été victime d'un infarctus, selon un responsable turc


Jeudi 9 février 2006 à 11h14

ANKARA, 9 fév 2006 (AFP) — Le chef séparatiste kurde emprisonné en Turquie, Abdullah Ocalan, n'a pas été victime mardi d'un infarctus comme l'ont affirmé ses avocats italiens, a indiqué jeudi à l'AFP un haut responsable du ministère turc de la Justice.

"C'est une information fausse (...) Il ne souffre d'aucun problème sérieux", a affirmé Türker Tok, directeur du département des affaires pénitentiaires du ministère.

Selon lui, ces informations "sensationnelles" visent à "tromper l'opinion publique" internationale.

Ocalan, seul détenu de l'île-prison d'Imrali (nord-ouest) où il purge une peine de prison à vie, a été victime mardi d'un infarctus et se trouve dans un "état grave", ont affirmé mercredi ses avocats italiens à l'agence Ansa.

Ces derniers ont lancé un appel à l'Union européenne et au Comité pour la prévention de la torture (CPT) pour les autoriser, ainsi que les médecins et la famille, à rendre visite au prisonnier pour se rendre compte de son état de santé exact.

Irfan Dündar, un avocat turc d'Ocalan, contacté au téléphone par l'AFP depuis Istanbul, a lui aussi indiqué que le "procureur nous a donné des assurances sur la bonne santé" du détenu.

Il s'est cependant inquiété de l'état de santé de son client qui souffre, selon lui, de problèmes respiratoires chroniques auxquels se sont ajoutés ces derniers temps des complications dermatologiques en raison de son isolement carcéral.

Le cabinet d'avocats d'Ocalan a reçu un rapport médical datant de mardi, ne mentionnant aucun problème cardiaque, a précisé Me Dündar.

"Mais nous ne savons pas vraiment ce qui s'est passé," a-t-il ajouté.

La peine capitale prononcée contre Ocalan, 57 ans, pour "trahison et séparatisme", a été commuée en réclusion à perpétuité en 2002 après l'abolition de la peine de mort en Turquie, l'une des mesures adoptées par Ankara afin de se conformer aux normes européennes.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), que dirige Ocalan, est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et nombre de pays occidentaux, dont les Etats-Unis et l'UE.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.