Lundi 12 mars 2007 à 14h18
ISTANBUL, 12 mars 2007 (AFP) — Les analyses effectuées par des experts turcs sur le chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan ont révélé qu'il n'a pas été empoisonné comme l'ont affirmé ses avocats, a-t-on annoncé lundi de source judiciaire.
"Il a été déterminé avec certitude que les allégations d'empoisonnement sont totalement sans fondement", souligne un rapport de l'Institut de médecine légale d'Istanbul qui a procédé à des prélèvements sur Öcalan, a indiqué dans un communiqué le parquet de Bursa (nord-ouest), province dont dépend l'île-prison où le chef séparatiste purge une peine à vie.
Un groupe de spécialistes s'était rendu au début de la semaine dernière à Imrali pour des test (urine, selles, sang, cheveux) sur le prisonnier.
Les avocats d'Öcalan ont rendu public au début du mois à Rome les résultats d'analyses faites sur des cheveux du prisonnier, qui établissent selon eux que leur client souffre d'un empoisonnement vraisemblablement dû à l'ingestion de métaux toxiques - du chrome et des doses de strontium extrêmement élevées.
Le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) --considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'UE et les Etats-Unis--, est détenu depuis 1999 dans la prison de l'île d'Imrali, où il est le seul détenu et où il purge une peine pour "séparatisme".
La semaine dernière, Cemil Ciçek, ministre de la Justice, avait accusé les défenseurs d'Öcalan de recourir à des "mensonges".
"C'est un mensonge. La Turquie ne s'est jamais abaissée à un tel niveau", a-t-il ajouté.
Des représentants du Conseil de l'Europe ont à plusieurs reprises rendu visite à Öcalan et trouvé son état de santé satisfaisant, mais ont recommandé un allègement de son isolement.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.