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Öcalan: manifestation kurde devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg


Mardi 22 janvier 2008 à 16h19

STRASBOURG (Conseil Europe), 22 jan 2008 (AFP) — Plusieurs centaines de kurdes ont manifesté mardi devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg (est de la France) pour demander la libération de l'ancien chef du PKK Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999, a constaté un journaliste de l'AFP.

Munis de drapeaux à l'effigie du dirigeant kurde et brandissant des pancartes indiquant "Liberté pour Öcalan" et "Paix en Kurdistan", les manifestants - 500 selon la police et 1.300 selon les organisateurs - ont formé une haie humaine du Palais de l'Europe à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) distante de 300 mètres.

Selon Ahmet Gülabi Dere, du Congrès national du Kurdistan, les manifestants en majorité établis en France, venaient également de Belgique, de Suisse et d'Allemagne.

La manifestation intervient alors qu'une dizaine de Kurdes observent depuis le 7 janvier un sit-in quotidien de quelques heures pour demander, au Comité pour la prévention de la torture (CPT) du Conseil de l'Europe, une déclaration sur la santé d'Ocalan en prison depuis neuf ans sur l'île turque d'Imrali.

Une délégation du CPT s'est rendue les 20 et 21 mai 2007 à la prison turque d'Imrali pour y examiner Öcalan. Elle s'est ensuite entretenue avec les avocats du détenu mais n'a fait aucune communication publique sur son état.

La visite avait eu lieu à la suite d'une longue grève de la faim de Kurdes, à Strasbourg, visant à obtenir l'envoi d'experts indépendants auprès du leader emprisonné.

Ces derniers avaient rendu public, début mars à Rome, les résultats d'analyses faites sur des cheveux du prisonnier établissant, selon eux, qu'Öcalan souffre d'un empoisonnement, vraisemblablement dû à l'ingestion de métaux toxiques.

Les autorités turques avaient alors chargé un groupe d'experts d'effectuer des analyses sur le prisonnier qui ont, selon la justice turque, établi que les allégations d'empoisonnement étaient "sans fondement".

Leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) -- une organisation terroriste selon la Turquie, l'UE et les Etats-Unis--, Öcalan est détenu depuis 1999 dans la prison de l'île d'Imrali où il purge une peine pour "séparatisme".

Condamné à mort pour "séparatisme", la peine de Öcalan avait été commuée en 2002 en réclusion à perpétuité.

En mai 2005, la CEDH a confirmé en appel l'inéquitabilité de son procès en Turquie et a recommandé qu'il soit rejugé.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.