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Obama salue en la Turquie un partenaire "important" dans la crise iranienne


Lundi 7 decembre 2009 à 21h26

WASHINGTON, 7 déc 2009 (AFP) — Le président Barack Obama a affirmé lundi que la Turquie constituait un partenaire "important" pour résoudre la crise née des ambitions nucléaires de l'Iran, en recevant à la Maison Blanche le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

A l'issue d'une rencontre avec M. Erdogan dans le Bureau ovale en présence du vice-président Joe Biden et de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, M. Obama n'a pas ménagé ses compliments envers la Turquie, à la fois voisin de l'Iran et de l'Irak, et membre de l'Otan.

Alors que l'Iran continue à faire monter en régime son programme nucléaire malgré les inquiétudes et pressions de la communauté internationale, M. Obama a souligné que l'important était de voir Téhéran coopérer et qu'Ankara pouvait utilement contribuer à ce processus.

"Je pense que la Turquie peut être un acteur important pour essayer de pousser l'Iran dans cette direction", a poursuivi M. Obama, face à des journalistes dans le Bureau ovale.

M. Erdogan, dont le pays est l'un des grands alliés des Etats-Unis au Moyen-Orient, a récemment défendu le caractère pacifique du programme nucléaire iranien et reproché aux puissances occidentales de fermer les yeux quand il s'agit d'Israël, qui disposerait en secret de l'arme nucléaire.

En outre, Ankara s'est abstenu le 27 novembre lors du vote de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) condamnant l'Iran.

A Washington, M. Erdogan, dont les propos étaient traduits en anglais par un interprète, a affirmé que son pays soutenait une solution pacifique à la crise nucléaire.

M. Obama a aussi saisi cette occasion pour remercier la Turquie de sa contribution à la mission de l'Otan en Afghanistan, moins d'une semaine après avoir annoncé l'envoi de 30.000 soldats américains supplémentaires dans l'espoir de stabiliser le pays.

Ankara y a déployé 1.700 soldats qui ne participent toutefois pas à des missions de combat. La Turquie refuse en effet de combattre les insurgés islamistes en Afghanistan par souci de ne pas heurter ses coreligionnaires musulmans dans un pays avec lequel elle entretient des liens historiques étroits.

Dimanche, M. Erdogan avait assuré qu'il n'était pas question pour son pays, qui dispose pourtant de la deuxième armée de l'Alliance atlantique, de contribuer aux renforts promis par l'Otan afin d'épauler le contingent américain en Afghanistan.

"Pour l'instant, nous avons fait ce que nous avions à faire là-bas, le nombre de nos soldats a atteint la limite", a-t-il déclaré en quittant Istanbul.

La Turquie fait valoir en outre que son armée est déjà très occupée par la lutte contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans le sud-est anatolien.

Le sujet devait être au coeur des discussions à Washington, avec notamment une évaluation des récentes initiatives du gouvernement turc en faveur d'un renforcement des droits des Kurdes, visant à tarir le soutien dont dispose le PKK dans cette population.

Les Etats-Unis facilitent depuis 2007 la lutte menée par la Turquie contre le PKK en fournissant des informations en temps réel sur les mouvements des rebelles dans les montagnes du nord de l'Irak. Quelque 2.000 rebelles seraient retranchés dans cette région.

Les dossiers arménien et chypriote devaient également être évoqués lors de la rencontre, qui s'est poursuivie par un déjeuner de travail, ont indiqué les services de la Maison Blanche.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.