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Nouvelles frappes de l'Iran contre ses opposants kurdes en Irak


Lundi 21 novembre 2022 à 03h01

Erbil (Irak), 21 nov 2022 (AFP) — L'Iran a de nouveau bombardé dans la nuit de dimanche à lundi des groupes d'opposition kurdes iraniens basés au Kurdistan d'Irak voisin, une semaine après des frappes similaires, ont annoncé ces groupes et des responsables locaux.

"Les Gardiens de la révolution (armée idéologique de l'Iran, ndlr) ont de nouveau bombardé des partis kurdes iraniens", ont indiqué les services antiterroristes du Kurdistan d'Irak, sans évoquer de bilan pour ces frappes survenues aux alentours de minuit.

Le Parti démocratique du Kurdistan d'Iran (PDKI) et le groupe nationaliste kurde iranien Komala ont tous deux confirmé des bombardements ayant visé leurs installations dans cette région autonome du nord de l'Irak.

Lundi avant l'aube, l'agence de presse étatique irakienne INA a également rapporté des raids iraniens, évoquant "des tirs de missiles et des frappes de drones iraniens" contre "trois partis iraniens d'opposition au Kurdistan" d'Irak.

Le 14 novembre déjà des tirs de missiles et des frappes de drones menés par Téhéran contre des groupes d'opposition kurdes iraniens ont fait un mort et huit blessés au Kurdistan d'Irak. Des frappes similaires avaient eu lieu le 28 septembre.

Le PDKI a confirmé lundi sur Twitter avoir été visé à Koya et à Jejnikan, près d'Erbil, la capitale régionale du Kurdistan par des "tirs de missiles et des drones kamikazes".

"Ces attaques aveugles se produisent à un moment où le régime terroriste iranien est incapable d'arrêter les manifestations en cours au Kurdistan" d'Iran, a fustigé le PDKI, plus ancien parti kurde d'Iran fondé en 1945.

Le pouvoir iranien accuse ces groupes d'opposition, de longue date dans sa ligne de mire, d'attiser les troubles en Iran, confronté à des manifestations depuis la mort le 16 septembre de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs à Téhéran.

Le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a condamné dans un communiqué "les frappes transfrontalières iraniennes" effectuées par "des missiles et des drones" près d'Erbil.

"De telles attaques aveugles et illégales mettent les civils en danger, violent la souveraineté irakienne et compromettent la sécurité et la stabilité (...) de l'Irak et du Moyen-Orient", ajoute le Centcom dans un communiqué.

Téhéran a accentué ses attaques contre ces groupes d'opposition kurdes iraniens depuis le début des manifestations.

Par le passé, plusieurs hauts responsables iraniens ont interpellé les autorités de Bagdad et celles d'Erbil sur ce dossier, leur demandant de neutraliser cette opposition.

Installées en Irak depuis les années 1980, ces factions kurdes iraniennes sont qualifiées de "terroristes" par la République islamique, qui les accuse d'attaques sur son territoire.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.