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Nouvelle-Zélande: Un Kurde iranien savoure sa liberté après l'enfer des camps de réfugiés australiens


Vendredi 15 novembre 2019 à 06h23

Wellington, 15 nov 2019 (AFP) — Le demandeur d'asile kurde iranien Behrouz Boochani profitait vendredi en Nouvelle-Zélande,où il vient d'arriver, de ses premiers instants de liberté après six années dans un camp de réfugiés australien en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un calvaire raconté dans un livre acclamé par la critique.

Canberra a relégué pendant des années les clandestins tentant de gagner l'Australie vers des camps offshore en Papouasie ou sur la minuscule île de Nauru, en application d'une politique d'immigration drastique condamnée par les organisations de défense des droits de l'Homme.

Behrouz Boochani, qui a longtemps été un contact précieux à l'intérieur de ces camps pour les médias internationaux cherchant à savoir ce qui s'y passait, est arrivé en Nouvelle-Zélande dans la nuit avec un passeport délivré par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), sur un visa de touriste sponsorisé par Amnesty International.

Le journaliste et cinéaste de 35 ans doit présenter lors d'un festival littéraire à Christchurch, sur l'Île du Sud, son livre "No Friend But the Mountains: Writing from Manus Prison".

Ce témoignage laborieusement rédigé en détention sur un téléphone portable et envoyé par bribe a obtenu au début de l'année le prix Victoria pour la littérature, récompense littéraire la plus richement dotée d'Australie.

Il raconte son périlleux voyage d'Indonésie vers l'Australie, son arrestation et surtout, son expérience des camps depuis depuis 2013, la vie, la mort, les suicides et les souffrances des réfugiés en Papouasie.

"C'est la première fois que je me sens heureux d'avoir survécu", a déclaré Behrouz Boochani au Guardian à son arrivée en Nouvelle-Zélande.

Il a aussi dit à Radio New Zealand qu'il n'avait pas encore songé à la suite, à une éventuelle demande d'asile en Nouvelle-Zélande, en expliquant que sa priorité était de partager son histoire personnelle.

"C'est la première fois que je peux me déplacer librement, alors je ne veux pas penser à cela", a-t-il dit au sujet de son avenir.

"Il va me falloir du temps pour réaliser que je suis libre", a-t-il ajouté en se disant "fatigué mais heureux" après son long voyage depuis Port Moresby.

"Pour l'instant, je veux profiter d'être ici, et je regarderai plus tard les possibilités (d'asile) car j'ai aussi été accepté par les Etats-Unis."

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.