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Nouvelle opération turque contre les milices kurdes en Syrie "dans les prochains jours"


Mercredi 12 decembre 2018 à 12h42

Ankara, 12 déc 2018 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi qu'une opération militaire contre des milices kurdes, considérées comme "terroristes" par Ankara mais soutenues par Washington, serait lancée "dans les prochains jours" en Syrie.

"Nous disons que notre opération pour sauver l'est de l'Euphrate de l'organisation terroriste séparatiste va commencer dans les prochains jours", a déclaré dans un discours le chef de l'Etat turc, se référant à des zones contrôlées par les milices kurdes dans le nord de la Syrie.

M. Erdogan avait déjà déclaré le 30 octobre que la Turquie était prête pour une telle offensive, qui serait la troisième opération menée par l'armée turque dans le nord de la Syrie.

Il fustige régulièrement le soutien apporté par Washington aux Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

En effet, Ankara considère les YPG comme une extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984 et qui est classé "terroriste" par la Turquie, mais aussi les Etats-Unis et l'Union européenne.

"Notre objectif ce ne sont pas les soldats américains, mais les membres de l'organisation terroriste active dans cette région", a souligné le président turc. Des militaires américains sont en effet présents aux côtés des FDS à l'est de l'Euphrate.

Les déclarations de M. Erdogan surviennent au lendemain de l'annonce par Washington de l'installation, en dépit de l'opposition d'Ankara, de postes d'observation censés empêcher toute altercation entre l'armée turque et les YPG.

Un porte-parole du Pentagone a déclaré mardi que les postes d'observations avaient été installés "dans la région frontalière du nord-est de la Syrie, pour répondre aux soucis sécuritaires de la Turquie".

"Il est évident que l'objectif des radars et des postes d'observations installés par les Etats-Unis n'est pas de protéger notre pays des terroristes, mais de protéger les terroristes de la Turquie", s'est emporté M. Erdogan.

La Turquie redoute que l'émergence d'un "Etat kurde" à sa frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son sol. Deux opérations transfrontalières ont déjà été lancées par Ankara en Syrie, pour repousser à la fois les YPG et l'EI de la frontière turque.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.