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Nouveaux indices sur le sort des otages occidentaux en Syrie, selon une ONG


Jeudi 13 octobre 2022 à 13h49

Beyrouth, 13 oct 2022 (AFP) — Une ONG syrienne a indiqué jeudi avoir déterminé des sites où d'anciens otages occidentaux du groupe Etat islamique auraient été détenus en Syrie, ce qui pourrait permettre de retrouver leurs restes, sur la base d'aveux des "Beatles", des jihadistes jugés aux Etats-Unis.

Dans un rapport, le Centre syrien de justice et de responsabilité (SJAC), basé à Washington, a indiqué avoir identifié sept centres de détention dans d'anciens bastions de l'EI en Syrie où les jihadistes détenaient au moins 18 otages occidentaux.

L'ONG a également pu déterminer trois sites où des victimes du groupe jihadiste pourraient être enterrées.

Parmi ces otages figurent le journaliste britannique John Cantlie, enlevé en 2012 et dont le sort reste inconnu, ainsi que le journaliste américain James Foley, exécuté par l'EI en 2014.

Ces informations ont été collectées dans le cadre du procès des "Beatles", une cellule spécialisée dans la capture, la torture et l'exécution d'otages occidentaux en Syrie, auquel le SJAC a eu accès.

Le groupe syrien de défense des droits de l'homme a mené en outre des entretiens avec d'anciens otages de l'EI, des proches de victimes du groupe et un membre des "Beatles" jugé à Washington pour déterminer l'emplacement des sites de détention ainsi que les mouvements d'otages.

"Les exécutions et les enterrements avaient souvent lieu près des centres de détention", dans certains cas à moins d'un kilomètre de distance, a indiqué le SJAC dans son rapport parvenu à l'AFP.

Deux sites potentiels où pourraient être enterrés des victimes sont situés au sud de la ville de Raqa, naguère capitale du "califat" autoproclamé par l'EI, avant sa défaite en Syrie en 2019. Un troisième site a été identifié dans la province d'Idleb, dernier grand bastion rebelle et jihadiste en Syrie.

"Les non-musulmans exécutés par l'EI étaient souvent enterrés au sud de Raqa", selon le SJAC, alors que les musulmans étaient généralement "enterrés à l'intérieur de la ville".

Actifs en Syrie entre 2012 et 2015, les quatre membres des "Beatles", tous radicalisés à Londres, sont accusés d'avoir supervisé la détention d'au moins 27 journalistes et travailleurs humanitaires venus des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de France, d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, du Danemark, de Suède, de Belgique, du Japon, de Nouvelle-Zélande et de Russie.

Le surnom de "Beatles" avait été donné par des otages occidentaux à ce groupe de jihadistes à l'accent britannique, qui avait gagné une sinistre notoriété en mettant en scène l'exécution de captifs dans d'insoutenables vidéos de propagande.

Deux d'entre eux, El Shafee el-Sheikh et Alexanda Kotey, arrêtés par les forces kurdes syriennes en 2018, ont été condamnés à la prison à vie par la justice américaine cette année.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.