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Nouveaux bombardements turcs contre le PKK dans le nord de l'Irak


Mardi 15 janvier 2008 à 15h01

ERBIL (Irak), 15 jan 2008 (AFP) — L'armée turque a mené mardi de nouveaux bombardements contre des positions présumées des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) dans le nord de l'Irak, a-t-on appris de sources concordantes.

"Des positions appartenant à l'organisation terroriste PKK dans le nord de l'Irak (...) ont été intensivement pilonnées lors d'une opération aérienne", a annoncé à Ankara un communiqué publié sur le site internet de l'état-major des armées.

Les raids ont visé les zones de Zap-Sivi, Avasin-Basyan et Hakourk et les avions turcs ont tous regagné leurs bases, selon ce communiqué.

L'armée turque a affirmé par ailleurs avoir fait preuve d'une "extrême attention afin que les populations civiles ne soient pas affectées par les opérations".

Interrogé par le correspondant de l'AFP à Erbil (capitale du Kurdistan irakien), le général Jabbar Yawar, porte-parole des peshmergas (les combattants kurdes irakiens), a confirmé ces bombardements, évoquant également des bombardements d'artillerie.

"L'artillerie turque a bombardé à partir de 10H00 (07H00 GMT) les zones de Khakurq et Nirikan, près d'Amadiyah (au nord de Douhouk, 430 km au nord de Bagdad)", a déclaré le général Yawar.

"Des avions militaires turcs ont ensuite pris le relais et bombardé les mêmes zones qui sont inhabitées", a-t-il ajouté, précisant que l'attaque avait duré près de deux heures et qu'aucun bilan n'était disponible pour le moment.

Selon un responsable du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) à Souleimaniyeh (nord), qui s'exprimait sous couvert d'anonymat, les bombardements se sont abattus sur une bande de territoire longue de 15 kilomètres le long de la frontière, et jusqu'à 5 kilomètres en profondeur en territoire irakien.

Confrontée à une intensification des violences des séparatistes du PKK, l'armée turque a mené contre ces derniers quatre raids aériens avec l'aide des services de renseignements américains et une opération terrestre d'ampleur limitée dans le nord de l'Irak depuis décembre.

Ankara avait obtenu en octobre l'autorisation du Parlement turc pour intervenir militairement dans le nord de l'Irak, utilisé par les rebelles comme une base arrière pour leurs opérations dans le sud-est anatolien dont la population est en majorité kurde.

Selon l'état-major turc, entre 150 et 175 rebelles ont été tués le 16 décembre lors d'un premier raid qui a détruit quelque 200 cibles, dont des bases de commandement, d'entraînement et de logistique, des caches d'armes, des batteries anti-aériennes et des dépôts de munitions du PKK.

Lundi à Madrid, où il se trouve pour le premier forum de l'Alliance des civilisations, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré ne pas être en mesure de dire quand l'armée turque cesserait ses interventions militaires dans le Kurdistan irakien.

M. Erdogan a déclaré que le seul objectif de la Turquie dans ces attaques était d'éliminer les rebelles du PKK basés dans les zones montagneuses du nord de l'Irak, estimant à 4.000 le nombre de rebelles qui s'entraînent actuellement dans des camps de la région.

"Notre seul objectif est d'éliminer les terroristes. Nous avons la technologie et les services de renseignement nécessaires pour le faire sans blesser les civils", a-t-il assuré.

Le conflit avec le PKK, qui figure sur la liste d'organisations terroristes des Etats-Unis et de l'Union européenne et dont les débuts remontent à 1984, a coûté la vie à plus de 37.000 personnes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.