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Nouveaux accrochages entre soldats turcs et milices kurdes de Syrie


Jeudi 27 avril 2017 à 22h53

Istanbul, 27 avr 2017 (AFP) — Des accrochages ont éclaté jeudi à la frontière syrienne entre l'armée turque et des milices kurdes de Syrie soutenues par Washington contre les jihadistes, pour le deuxième jour de suite, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Des soldats turcs en poste dans le district d'Akçakale, dans la province de Sanliurfa, frontalière de la Syrie, ont essuyé des tirs provenant de zones contrôlées par les milices YPG, a indiqué Dogan.

Les forces turques ont alors riposté, tuant trois membres des YPG, d'après Dogan.

L'armée turque, citée par Dogan, a indiqué avoir répliqué dans la soirée à de nouveaux tirs visant un poste-frontière dans le district de Ceylanpinar, plus à l'est, en provenance de Ras al-Aïn, de l'autre côté de la frontière.

Ces accrochages surviennent dans un climat de plus en plus tendu à la frontière turco-syrienne, au lendemain d'échanges de tirs entre des soldats turcs et des membres des YPG (Unités de protection du peuple kurde).

Les YPG sont la principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes luttant contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et soutenus par les Etats-Unis.

Mais Ankara considère ce groupe comme l'extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste qui livre une sanglante lutte armée contre Ankara depuis 1984, et est classée "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Des responsables kurdes en Syrie ont affirmé qu'un tir turc avait touché jeudi une centrale électrique raccordée à une station de pompage, provoquant des perturbations dans la distribution d'eau à Hassaké, Ras al-Aïn et Tel-Tamr.

Une source à la station de pompage a déclaré à l'AFP que 250 villes et villages de la province de Hassaké étaient privés d'eau, ajoutant que le personnel technique s'activait pour remettre l'installation en marche.

Mercredi, déjà, de violents accrochages transfrontaliers avaient éclaté entre des soldats turcs et des membres des YPG, qui ont visé un blindé turc, provoquant une riposte à l'artillerie lourde.

La veille, l'aviation turque avait bombardé un QG des YPG en Syrie, tuant 28 personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Depuis ce bombardement, les forces turques déployées à la frontière syrienne ont essuyé 13 attaques des YPG, a affirmé jeudi l'armée turque.

Les Etats-Unis ont critiqué les frappes turques, reprochant à Ankara un manque de "coordination appropriée" avec Washington et les autres membres de la coalition internationale antijihadiste. Et Moscou a qualifié ces frappes d'"inacceptables".

La Turquie a lancé fin août une offensive terrestre dans le nord de la Syrie pour repousser vers le sud les jihadistes de l'EI, mais aussi les YPG.

Ankara voit comme une menace stratégique l'établissement d'une zone autonome kurde au sud de sa frontière, et a plusieurs fois appelé Washington à ne pas associer les YPG à une offensive pour chasser l'EI de Raqa.

Cette montée de tensions survient alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan doit se rendre en mai en Russie, puis aux Etats-Unis.

burs-gkg/lpt

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.