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Nouveau report du procès du représentant de RSF en Turquie


Mardi 21 mars 2017 à 10h49

Istanbul, 21 mars 2017 (AFP) — Le procès du représentant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Turquie Erol Önderoglu, accusé de "propagande terroriste" pour avoir collaboré à un journal prokurde, a été une nouvelle fois reporté, mardi, par un tribunal d'Istanbul.

M. Önderoglu, ainsi que l'écrivain-journaliste Ahmet Nesin et la présidente de la Fondation des Droits de l'Homme, Sebnem Korur Fincanci, risquent plus de 14 ans de prison pour avoir participé à une campagne de solidarité avec Özgür Gündem, un quotidien fermé car accusé de liens avec la rébellion kurde.

Leur procès pour "propagande pour une organisation terrorise", "apologie du terrorisme" et "incitation au crime" a été renvoyé au 8 juin en raison de l'absence de M. Nesin, actuellement en Suisse, a indiqué M. Önderoglu à l'AFP devant le palais de justice de Caglayan, à l'issue d'une audience éclair.

"Depuis 10 ans, je viens ici pour suivre les procès d'autres journalistes. Aujourd'hui, vous avez pu assister pendant cinq minutes au mien", a-t-il déclaré. "Cinq minutes de procès, c'est plus que ce à quoi de nombreux journalistes en détention provisoire ont droit", a-t-il ajouté.

Une délégation de RSF, dont son secrétaire général Christophe Deloire, est venue assister au procès. La Turquie est "un laboratoire des ennemis de la liberté de la presse, où tous les moyens sont utilisés: licenciements, arrestations, et pressions", a déclaré M. Deloire, s'alarmant de la "rapidité de la dégradation".

La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse établi en 2016 par RSF, derrière le Tadjikistan et juste devant la République démocratique du Congo.

L'arrestation, le 20 juin, de M. Önderoglu avait entraîné une vague de protestations en Turquie et à l'étranger. Plusieurs représentants européens, dont le consul général de France, ont assisté à l'audience mardi.

Le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, dont le parti est au pouvoir depuis 2002, est accusé de museler la presse indépendante en Turquie, en particulier depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, suivie de purges d'une ampleur sans précédent.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.