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Norvège: un mollah islamiste inculpé après avoir menacé une femme politique


Mardi 12 juillet 2011 à 18h15

OSLO, 12 juil 2011 (AFP) — Le mollah Krekar, fondateur du groupe islamiste kurde irakien Ansar al-Islam, a été inculpé mardi en Norvège pour "appel au terrorisme contre un représentant de l'Etat" après avoir proféré des menaces de mort contre la dirigeante du parti conservateur Erna Solberg.

"Je peux confirmer que nous avons inculpé le mollah Krekar", a déclaré mme Marit Bakkevik, procureur du Parquet national à la télévision TV2.

Le mollah de 55 ans est poursuivi pour des propos tenus à l'encontre de Mme Solberg, une ex-ministre qui lui est opposée, lors d'une conférence de presse organisée en juin 2010 à la suite de coups de feu contre la maison du religieux, réfugié en Norvège depuis 20 ans.

"Ma mort coûtera cher à la société norvégienne. Si par exemple Erna Solberg m'expulse du pays et qu'elle est la raison pour laquelle je meurs, elle subira le même sort", avait-il déclaré en arabe.

Une enquête avait été confiée au PST, le renseignement intérieur norvégien.

De son vrai nom Najmeddine Faraj Ahmad, le mollah Krekar reconnaît avoir cofondé Ansar al-Islam en 2001 mais assure avoir cessé de diriger le groupe en 2002. Tous deux figurent sur les listes des personnes et groupes terroristes dressées par l'ONU et les Etats-Unis.

Son expulsion est suspendue depuis plusieurs années à l'obtention par la Norvège de garanties pour sa sécurité, une fois de retour en Irak où il risque la peine de mort.

Considéré comme une menace pour la sécurité du pays scandinave, le mollah s'est souvent illustré en prônant le jihad (guerre sainte) en Irak, en comparant l'occupation américaine de ce pays à l'invasion nazie, et en faisant l'éloge de l'ancien chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden.

Son avocat, Brynjar Meling, a déclaré au journal norvégien VG Nett que le religieux avait pris la nouvelle de son inculpation "avec un calme stoïque".

"Il m'a dit +j'ai hâte d'être au procès+, en me regardant droit dans les yeux", a expliqué Me Meling.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.