Page Précédente

Norvège: un mollah fondamentaliste de nouveau jugé pour incitation au crime


Mardi 7 août 2012 à 10h52

OSLO (Norvège), 07 août 2012 (AFP) — Déjà condamné à cinq ans de prison en Norvège pour avoir proféré des menaces de mort, le mollah Krekar, fondateur du groupe islamiste kurde irakien Ansar al-Islam, a de nouveau comparu devant le tribunal d'Oslo mardi pour incitation au meurtre et à des enlèvements.

Etabli en Norvège depuis 1991, le mollah de 56 ans est accusé d'avoir agité sur l'internet la menace de violences en cas de condamnation lors de son procès précédent.

Dans un discours sur le site www.paltalk.com publié le 24 mars dernier, il avait indiqué que son éventuel emprisonnement pourrait entraîner "une opération suicide" ou l'attaque aléatoire de Norvégiens par ses partisans.

Najmeddine Faraj Ahmad de son vrai nom, Krekar avait aussi tenu des propos jugés menaçants à l'égard de l'ex-Premier ministre Kjell Magne Bondevik et suggéré que des Norvégiens puissent être kidnappés pendant la durée de sa détention.

Deux jours plus tard, il avait été condamné à cinq ans de prison pour des menaces de mort et des appels au meurtre, notamment contre l'ex-ministre Erna Solberg qui avait décidé de l'expulser de Norvège où il était considéré comme une menace pour la sécurité nationale.

Mardi, le fondamentaliste religieux a refusé de répondre aux questions de la Cour, ont rapporté les médias norvégiens.

Selon ses avocats, les propos incriminés ne constituent pas des menaces mais seraient un simple rappel des préceptes de l'islam.

Krekar devra aussi répondre de deux autres chefs d'accusation pour avoir tenté d'exercer des pressions sur des témoins dans son précédent procès et pour avoir endommagé une caméra de télévision.

Figurant, à l'instar de son mouvement, sur la liste des personnes et groupes terroristes de l'ONU et des Etats-Unis, Krekar reconnaît avoir cofondé Ansar al-Islam en 2001 mais affirme avoir cessé de diriger le groupe en 2002.

Sous le coup d'une procédure d'expulsion de Norvège depuis 2003, il n'a pas pu jusqu'à présent être renvoyé en Irak en l'absence de garanties pour sa sécurité dans ce pays où il encourt la peine de mort.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.