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Norvège: le mollah Krekar écroué après sa condamnation en Italie pour "terrorisme"


Mercredi 17 juillet 2019 à 19h17

Oslo, 17 juil 2019 (AFP) — Le mollah Krekar, un prédicateur controversé condamné lundi en Italie pour "association de malfaiteurs terroriste", a été placé mercredi en détention provisoire en Norvège où il réside, a annoncé son avocat à l'AFP.

Arrêté lundi soir par les services de renseignement norvégiens (PST) dans l'agglomération d'Oslo, il a été écroué pour une période initiale de quatre semaines par un juge, en vertu d'un mandat de recherche international et d'un mandat d'arrêt émis par la justice italienne.

Interrogé par des médias norvégiens, le ministère italien de la Justice a fait savoir mercredi qu'il présenterait prochainement une demande officielle d'extradition.

Mais cette procédure pourrait prendre des années car la condamnation du mollah n'est pas définitive et sa défense entend épuiser tous les recours légaux.

Résident en Norvège depuis 1991, le mollah de 63 ans - de son vrai nom Najumuddin Ahmad Faraj - a été condamné en son absence lundi à 12 ans de réclusion par le tribunal de Bolzano (Italie), qui a également condamné à plusieurs années de prison cinq coaccusés.

Le prédicateur fondamentaliste kurde irakien était jugé pour avoir dirigé un réseau jihadiste kurde, Rawti Shax, présumé lié à l'organisation État islamique (EI) et qui aurait projeté des attentats en Occident.

Interrogé lundi après sa condamnation en Italie, son avocat norvégien à indiqué à l'AFP que le mollah Krekar réfutait les accusations portées à son encontre et "épuiserait toutes les voies de recours".

"Il n'a pas de connexion avec l'Etat islamique (...). Son unique objectif est de retourner au Kurdistan irakien pour s'engager en politique (...) en homme libre", a affirmé Brynjar Meling.

Considéré comme une menace pour la sécurité nationale norvégienne et figurant sur les listes des personnes terroristes de l'ONU et des États-Unis, Krekar est depuis 2003 sous le coup d'un arrêté d'expulsion vers l'Irak qui n'a jamais été exécuté, en l'absence de garanties sur son sort alors qu'il encourt la peine de mort.

Il a passé plusieurs années dans les prisons norvégiennes dans des affaires de menaces et d'appels au meurtre. Il avait été incarcéré en 2016 à la demande de l'Italie, mais Rome avait finalement renoncé à demander son extradition et il avait été rapidement relâché.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.