Page Précédente

Nord de l'Irak: sept morts dans un raid aérien de l'armée turque (officiel)


Dimanche 21 août 2011 à 15h38

SOULAYMANIYEH (Irak), 21 août 2011 (AFP) — Un raid aérien de l'armée turque, mené dans le cadre d'opérations contre des séparatistes kurdes, a fait sept morts dimanche dans un village du nord de l'Irak, a annoncé un responsable local à l'AFP.

"Sept personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans un raid de l'armée turque contre une voiture civile dans le village de Kortek" dans la région autonome du Kurdistan irakien, a déclaré Hassan Abdallah, responsable du secteur de Qalat Dizah, en évoquant un bilan encore provisoire.

Selon lui, l'armée turque a également bombardé dimanche des positions rebelles kurdes aux alentours de Sidakan et Choman, dans la province voisine d'Erbil.

L'armée turque bombarde pour le cinquième jour consécutif le Kurdistan irakien. C'est la première fois que des victimes sont recensées.

La Turquie a décidé de procéder à des bombardements aériens --auxquels elle n'avait pas recouru depuis plus d'un an-- après une attaque mercredi des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est de la Turquie qui a tué neuf membres de ses services de sécurité.

Un porte-parole du PKK, Ahmed Denis, a par ailleurs indiqué dimanche que l'aviation turque avait bombardé les secteurs de Qandil, Khowakirk, Haftan, Jabal Mattine et Jabal Karra, le long de la frontière irako-turque.

L'artillerie a également mené dimanche matin des bombardements contre les localités de Khowakirk, Zakarus et Ifsahim, a-t-il dit.

Le porte-parole a indiqué qu'il pensait que l'armée turque était en train de préparer une incursion dans le nord de l'Irak.

"L'armée turque est en train de se préparer à la frontière avec le Kurdistan irakien, pour lancer une attaque contre le Parti des travailleurs du Kurdistan", a-t-il estimé.

Le PKK, né dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde, a pris les armes en 1984, ouvrant la voie à un conflit qui a fait plus de 45.000 morts depuis.

Il est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et une bonne partie de la communauté internationale, dont les Etats-Unis.

Selon Ankara, 2.000 rebelles sont retranchés en Irak, d'où ils s'infiltrent en Turquie pour mener des attaques.

Depuis juillet, les attaques attribuées par les autorités turques au PKK ont coûté la vie à une quarantaine de soldats et de policiers, poussant Ankara à adopter une ligne plus dure dans ce conflit.

Certains analystes militaires estiment que les frappes aériennes ne suffiront pas à ébranler le PKK dans la montagne irakienne et insistent sur une opération terrestre.

Depuis le début des années 1990, l'armée turque a mené plusieurs incursions terrestres dans le nord de l'Irak pour pourchasser les rebelles dont la dernière, longue de huit jours, remonte à 2008.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.