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Neuf morts dans l'explosion d'une voiture piégée dans le nord-est de la Syrie


Jeudi 30 juillet 2020 à 20h44

Beyrouth, 30 juil 2020 (AFP) — Neuf personnes, pour la plupart des combattants, ont été tuées jeudi dans une attaque à la voiture piégée contre un checkpoint sous contrôle turc dans le nord-est de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'explosion, qui s'est produite dans le village de Tal Halaf, à l'ouest de la ville de Ras al-Aïn a également fait 15 blessés, selon l'ONG.

Ras al-Aïn et ses environs sont contrôlés par les supplétifs syriens de la Turquie après une offensive lancée par Ankara dans le nord-est de la Syrie en octobre 2019 pour en chasser la principale milice kurde des Unités de protection du Peuple (YPG).

L'offensive d'Ankara lui a permis de prendre le contrôle à sa frontière d'une bande de territoire de 120 km de longueur et d'une trentaine de kilomètres de profondeur, allant des villes de Tal Abyad à Ras al-Aïn.

De nombreux bombardements ont depuis visé la zone.

Une moto chargée d'explosifs a tué mardi deux civils et un combattant à Ras al-Aïn. Deux jours plus tôt, une autre attaque dans un marché de la même ville avait fait huit morts, dont six civils, d'après l'OSDH.

Les YPG ont joué un rôle déterminant dans la coalition menée par les Etats-Unis contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie. Mais Ankara considère les YPG comme un groupe "terroriste" et une extension du parti indépendantiste kurde PKK qui mène une insurrection dans le sud-est de la Turquie depuis 1984.

Ankara a interrompu son opération militaire dans le nord-est de la Syrie après avoir conclu deux accords avec Washington et Moscou qui prévoient le retrait des YPG de la plupart de leurs positions frontalières.

A terme, la Turquie souhaite établir une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie, avec l'objectif d'y installer une partie des quelque 3,6 millions de réfugiés syriens présents sur son territoire.

La guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts et des millions de réfugiés depuis ses débuts en 2011 avec la répression brutale des manifestations contre le gouvernement.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.