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Négociations d'Astana: Ankara rejette toute invitation des Kurdes


Samedi 14 janvier 2017 à 18h42

Istanbul, 14 jan 2017 (AFP) — Ankara a vivement rejeté samedi l'éventualité que les Kurdes syriens du PYD, considéré par la Turquie comme une formation "terroriste", participent aux négociations d'Astana (Kazakhstan) sur un règlement du conflit en Syrie, comme envisagé par les Etats-Unis.

"Si vous allez inviter un groupe terroriste à la table des négociations, vous pouvez alors inviter également Al Nosra et Daech", a lancé à la presse le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, faisant référence au groupe Fateh al-Cham (anciennement connu sous le nom de Front al-Nosra, Al-Qaïda en Syrie) et au groupe Etat islamique.

Le Parti de l'Union démocratique (PYD, kurdes Syriens) et sa branche armée, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), alliés des Occidentaux dans le conflit syrien, sont dénoncés toutefois par la Turquie qui parraine, avec la Russie et l'Iran, les négociations d'Astana.

La Turquie qualifie le PYD de "groupe terroriste" pour ses liens avec les séparatistes kurdes sur son territoire et a dénoncé à plusieurs reprises les liens des Etats-Unis sur le terrain avec cette formation.

Des déclarations du département d'Etat américain cette semaine selon lesquelles le PYD devrait "faire partie de ce processus... à un moment donné" ont suscité la colère d'Ankara.

"Nous ne nions pas le rôle et la contribution des Etats-Unis (aux négociations), mais nous attendons de la nouvelle administration (américaine) qu'elle cesse de coopérer avec des groupes terroristes", a ajouté le ministre turc.

"L'actuelle administration commet de lourdes erreurs", a-t-il dit encore.

Les pourparlers d'Astana doivent s'ouvrir le 23 janvier. L'administration du président américain sortant Barack Obama a conseillé à celle de son successeur Donald Trump de se rendre à ces négociations, auxquelles Washington n'a pas encore été formellement convié.

A Washington, l'équipe de transition de Donald Trump a toutefois indiqué samedi y avoir été invitée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.