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"Ne pas fermer les yeux" face au drame des migrants, lance la tante d'Aylan Kurdi


Mardi 1 septembre 2020 à 14h54

Berlin, 1 sept 2020 (AFP) — La tante du petit Syrien Aylan Kurdi, dont la photo était devenue en 2015 le symbole tragique de la crise migratoire, a appelé mardi le monde à "ne pas fermer les yeux" face au drame des réfugiés

"Nous ne pouvons pas fermer les yeux et tourner le dos" aux réfugiés, a affirmé Tima Kurdi lors d'une conférence de presse de l'ONG allemande Sea-Eye, à Ratisbonne (sud-ouest de l'Allemagne).

"Des gens partout dans le monde continuent de souffrir et c'est même devenu pire (...) Ils demandent de l'aide", a-t-elle ajouté à la veille du cinquième anniversaire de la mort du petit garçon retrouvé noyé avec son frère et sa mère sur une plage de Turquie, près de Bodrum.

Le 2 septembre 2015, la photo du corps de ce petit Syrien de 3 ans, qui tentait avec ses parents et son frère de relier l'île grecque de Kos, avait suscité une immense émotion dans le monde, jetant une lumière crue sur le drame des centaines de milliers de réfugiés, notamment syriens, fuyant la guerre qui ensanglante leur pays.

Aylan Kurdi était mort noyé avec son frère aîné Galip et sa mère Rehanna lorsque leur embarcation pneumatique avait coulé en pleine mer Égée.

"La photo de mon neveu, Aylan Kurdi, le garçon sur la plage, était partout dans les médias du monde entier", a-t-elle rappelé, la voie brisée par les larmes. Son frère, le père de l'enfant et unique survivant de la famille lui a dit au téléphone juste après le naufrage: "La photo de mon fils est un appel au réveil du monde", a ajouté cette femme née en Syrie et qui vit de longue date au Canada.

"Notre tragédie est malheureusement celle de nombreux autres", a encore souligné Tima Kurdi. "J'ai décidé de faire entendre ma voix au nom de tous ceux qui souffrent et n'ont pas de voix. Je me suis dit: +si je ne peux pas sauver ma famille, alors sauvons celle des autres+".

L'ONG allemande Sea-Eye a rebaptisé son navire humanitaire opérant en Méditerranée du nom du petit Syrien. Elle a aussi annoncé mardi qu'elle voulait d'ici la fin de l'année envoyer un second bateau pour sauver des migrants au large de la Libye qui sera baptisé du nom du frère d'Aylan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.