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Naufrage dans la Manche: le bilan s'alourdit avec trois personnes disparues, une famille entière décimée


Jeudi 29 octobre 2020 à 14h33

Lille, 29 oct 2020 (AFP) — Le naufrage mardi dans la Manche d'un bateau de migrants a tué quatre membres d'une même famille kurde iranienne, dont le troisième et plus jeune enfant a également été porté disparu, avec deux autres passagers, a indiqué jeudi le parquet de Dunkerque.

L'homme de 35 ans, la femme de 32 ans et les deux enfants, une fille de 8 ans et un garçon de 6 ans retrouvés morts mardi formaient une même famille, originaire de Sardasht, dans l'ouest de l'Iran, a indiqué à l'AFP le procureur Sébastien Piève, confirmant des témoignages de proches relayés mercredi par la BBC.

Leur plus jeune enfant, d'un an, est porté disparu, a-t-il ajouté. La perte du garçonnet avait été signalée dès le jour du naufrage par de premiers témoignages de passagers.

Une proche parente vivant en France a pu être entendue par la Police aux frontières (PAF) pour confirmer l'identité de ces victimes, piégées dans le cockpit du bateau quand il a chaviré et coulé, a-t-il indiqué.

L'enquête en cours a aussi permis de confirmer que deux autres passagers, des hommes dont l'identité n'a pas pu être établie, ont disparu en mer dans le naufrage. Le bateau convoyait pour l'essentiel des Kurdes iraniens et irakiens.

Portant à sept morts et trois disparus le nombre de migrants victimes des périlleuses traversées de la Manche en 2020, le naufrage de mardi est le pire drame migratoire survenu dans ces eaux.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson avait réagi sur Twitter en assurant que le Royaume-Uni ferait "tout" ce qu'il pourrait contre les "gangs criminels sans pitié qui font de gens vulnérables leurs proies en facilitant ces dangereux voyages".

"Notre famille ici est désespérée. Mon père, ma mère et mes soeurs pleurent toutes leurs larmes", a témoigné mercredi sur la BBC le frère du père de famille décédé. La famille avait "payé beaucoup d'argent" pour rejoindre le Royaume-Uni, a-t-il affirmé.

Quatorze des 15 rescapés continuaient d'être entendus jeudi en garde à vue, qui pourrait si nécessaire être prolongée, pour tenter d'identifier le pilote du bateau, exposé à des poursuites pour homicides et violences involontaires, a ajouté le procureur.

"Parallèlement des opérations sont menées pour identifier les passeurs", à terre, a-t-il affirmé.

Malgré les dangers, les tentatives de traversées de la Manche se multiplient depuis 2018. Entre le 1er janvier et le 31 août, 6.200 migrants y ont tenté leur chance, selon les chiffres officiels.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.