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Naufrage dans la Manche en 2023: des peines de 3 à 15 ans de prison pour huit passeurs


Mardi 18 novembre 2025 à 17h29

Paris, 18 nov 2025 (AFP) — Huit hommes, des Afghans et Kurdes irakiens, ont été condamnés mardi à Paris à des peines de trois à quinze ans de prison ferme pour avoir organisé une traversée de la Manche qui a coûté la vie à sept migrants en 2023, tous Afghans.

Au terme de deux semaines de procès, les peines les plus lourdes, 12 et 15 ans de réclusion notamment pour homicides involontaires, ont été prononcées à l'encontre des deux Kurdes irakiens de 45 ans considérés comme les principaux responsables d'un réseau de passeurs à l'origine de ce naufrage, l'un des pires drames survenus dans la Manche depuis l'explosion en 2018 de ces traversées clandestines en "small boats".

Les prévenus, âgés de 23 à 45 ans, ont mené une activité "particulièrement lucrative" et "profité de la grande vulnérabilité (des migrants) pour monnayer des passages dans des conditions dangereuses", a déclaré mardi la présidente du tribunal, suivant les réquisitions du parquet, qui avait réclamé la semaine dernière des peines exemplaires pour des prévenus "aveuglés par leur volonté d'enrichissement".

"Vous avez tous, pour ceux qui sont déclarés coupables d'homicides involontaires, créé les conditions conduisant aux décès des personnes qui se sont noyées avant l'arrivée des secours et exposé les autres à un risque imminent de mort", a ajouté la juge.

Les faits remontent à la nuit du 11 au 12 août 2023, lorsqu'un "small boat" avec 67 personnes à bord a quitté la plage de la Huchette, près de Calais.

En haute mer, après une avarie de moteur, le pneumatique de fortune a chaviré et les passagers se sont retrouvés à la mer. Bilan: sept morts et soixante survivants pris en charge par les secours maritimes français et britanniques.

Le tribunal a en revanche prononcé la relaxe totale et la libération du neuvième prévenu de ce procès ouvert début novembre, un ressortissant soudanais originaire du Darfour qui s'est retrouvé dans le même box que ses passeurs pour avoir piloté l'embarcation - ce qu'il nie -, en reconnaissant à ce rescapé du naufrage sa qualité de victime.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.