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Nadhim Zahawi hérite des Finances britanniques en pleine crise du coût de la vie


Mercredi 6 juillet 2022 à 11h51

Londres, 6 juil 2022 (AFP) — Nadhim Zahawi, 55 ans, a été nommé mardi soir ministre des Finances britannique après la démission fracassante de son prédécesseur Rishi Sunak, et se retrouve à devoir gérer une inflation galopante qui met sous pression le budget des ménages britanniques.

"Je dois m'assurer que (le pays) traverse 2022 et 2023, alors que nous avons l'inflation, qui peut être quelque chose de très douloureux si nous la laissons devenir incontrôlable", a-t-il résumé mercredi matin au micro de la chaîne britannique SkyNews.

Le Royaume-Uni affiche le taux d'inflation le plus élevé du G7: la hausse des prix a atteint 9,1% sur un an en mai et pourrait dépasser 11% d'ici la fin de l'année. L'activité en souffre et tourne déjà au ralenti, faisant planer des craintes de récession.

"Je veux voir ce que je peux faire de plus pour m'assurer que nous pouvons renouer avec la croissance", a assuré M. Zahawi, faisant aussi valoir les aides au coût de la vie déjà dans les tuyaux, dont un relèvement des seuils des prélèvements sociaux, favorable aux petits salaires, qui entre en vigueur mercredi.

M. Zahawi est né en 1967 à Bagdad de parents kurdes. Sa famille a émigré vers le Royaume-Uni, fuyant le régime de Saddam Hussein, alors qu'il avait 9 ans. Il a grandi dans le Sussex (sud de l'Angleterre) et a étudié le génie chimique à l'University College de Londres. "Le pays m'a tout donné, à moi et ma famille", dit-il.

Marié et père de trois enfants, il a co-fondé le réputé institut de sondage YouGov en 2000. Puis il s'est lancé en politique dans les milieux conservateurs à Londres, et s'est mis en retrait de sa lucrative carrière dans les affaires avant de devenir député en 2010.

Décrit, comme son prédécesseur, comme l'un des plus riches politiciens au Parlement, il a gagné en popularité en assurant la gestion de la vaccination des Britanniques pendant la pandémie en tant que secrétaire d'Etat à la santé, avant d'être nommé ministre de l'Education en septembre 2021.

- Baisses d'impôts -

Rishi Sunak avait fait du retour à l'équilibre budgétaire son cheval de bataille après les milliards dépensés pendant la pandémie pour maintenir l'économie à flot.

Régulièrement accusé d'en faire trop peu face à la hausse du coût de la vie, M. Sunak avait pourtant porté fin mai à 37 milliards de livres au total les aides annoncées cette année par le gouvernement.

Mais il expliquait dans sa lettre de démission que son approche de l'économie était "fondamentalement trop différente" de celle de Boris Johnson, qui aurait voulu délier davantage les cordons de la bourse selon la presse britannique.

M. Zahawi, le nouveau Chancelier de l'Echiquier, a assuré mercredi qu'il honorerait sa promesse faite comme ministre de l'Education d'augmenter les salaires des enseignants débutants de 9%.

Mais "il faut être vraiment prudents" à ce que des hausses de salaires, notamment dans la fonction publique, "n'alimentent pas l'inflation", a-t-il tempéré, assurant que sa mission principale est de "reconstruire l'économie (après la pandémie) et de la faire croître".

Il fait face à des appels, venant notamment des rangs conservateurs et des entreprises, pour baisser les impôts et ainsi améliorer la compétitivité du pays.

Si toutes les options sont "sur la table", y compris des baisses d'impôts pour les entreprises ou les ménages, M. Zahawi a toutefois assuré mercredi à Times Radio qu'il ferait preuve de "discipline budgétaire".

Décrit à la fois comme un fidèle et comme un successeur potentiel de Boris Johnson, ce dernier étant affaibli par des scandales à répétition et des démissions en série dans son gouvernement, M. Zahawi a renouvelé mercredi sa confiance envers le Premier ministre.

Boris Johnson a "permis au pays de traverser une pandémie mondiale et (...) de faire face à l'invasion de l'Ukraine" par la Russie, a-t-il dit sur SkyNews. Et le gouvernement est désormais concentré sur "la bataille mondiale contre l'inflation".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.