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Mort de 27 migrants dans la Manche: un suspect clé extradé du Royaume-Uni vers la France


Lundi 10 juillet 2023 à 12h04

Londres, 10 juil 2023 (AFP) — Un suspect clé dans l'enquête sur le naufrage qui a coûté la vie à 27 migrants dans la Manche en novembre 2021, a été extradé vendredi du Royaume-Uni vers la France, ont annoncé lundi les enquêteurs britanniques.

Soupçonné d'être un "membre important" du groupe criminel à l'origine de cette traversée à bord d'une petite embarcation, Harem Ahmed Abwbaker, 32 ans, a été extradé vendredi vers la France après son arrestation le 29 novembre 2022 au Royaume-Uni, selon l'agence britannique de lutte contre la criminalité organisée (NCA).

Dans la nuit du 23 au 24 novembre 2021, 27 migrants âgés de sept à 46 ans - 16 Kurdes d'Irak, un Kurde d'Iran, quatre Afghans, trois Ethiopiens, une Somalienne, un Egyptien et un Vietnamien - avaient péri dans le naufrage de leur bateau pneumatique au large de Calais, alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Angleterre.

Deux passagers seulement, un Kurde irakien et un Soudanais, avaient pu être secourus.

"LA NCA travaille étroitement avec nos partenaires français pour enquêter sur cette tragédie", a déclaré dans un communiqué le directeur adjoint de la NCA, Craig Turner, soulignant la détermination de son service à "obtenir justice pour les familles de ceux qui ont perdu la vie".

Harem Ahmed Abwbaker devra répondre devant la justice française d'homicide involontaire, de traite d'êtres humains et de crime organisé, écrit la NCA dans son communiqué.

Les autorités françaises sont soupçonnées d'avoir été appelées à l'aide à une quinzaine de reprises et de ne pas avoir porté secours aux migrants la nuit du naufrage.

Au total, sept militaires ont été inculpés à Paris pour non-assistance à personne en danger.

Dix passeurs présumés, majoritairement afghans, ont déjà été inculpés en France dans le cadre de ce naufrage.

Près de 46.000 migrants ont traversé la Manche en 2022, en majorité des Afghans, des Iraniens et des Albanais. Quelque 8.000 ont été secourus dans les eaux françaises.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.