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Milices tribales en Irak: Polémique entre la présidence et M. Maliki


Vendredi 21 novembre 2008 à 20h33

BAGDAD, 21 nov 2008 (AFP) — Le Conseil présidentiel irakien a demandé solennellement vendredi au Premier ministre Nouri al-Maliki de cesser de constituer des milices tribales pro-gouvernementales appelées "comités de soutien" à travers le pays.

"Notre responsabilités constitutionnelle nous contraint à vous demander d'intervenir afin d'arrêter l'action de ces comités jusqu'à ce qu'il y ait un accord (entre les institutions constitutionnelles) et que leur action soit régie par une loi", affirme un communiqué publié vendredi sur le site du Conseil présidentiel>.

Le Conseil présidentiel est composé du Kurde Jalal Talabani, du chiite Adel Abdel Mahdi et du sunnite Tarek al-Hachémi. Les rivaux du Premier ministre soupçonnent ce dernier de constituer ces "comités de soutien" pour élargir son pouvoir avant les élections provinciales du 31 janvier.

Ces derniers jours, les "comités de soutien" ont été à l'initiative dans plusieurs villes sunnites et chiites de manifestations de chef tribaux en faveur du Premier ministre et de l'accord de sécurité avec les Etats-Unis sur le retrait des troupes américaines.

Le Parlement irakien doit se prononcer lundi sur l'accord de sécurité, déjà approuvé par le gouvernement.

"Les institutions officielles n'ont été informées sur les véritables buts de ces comités que par la presse (...) Ils ne ressemblent pas aux initiatives lancées par les tribus de (la province sunnite) Al-Anbar avec la formation des Sahwas et des +comités de soutien+ qui ont combattu Al-Qaïda et seulement Al-Qaïda", ajoute la communiqué.

Fin 2006, les tribus de la province occidentale d'Al-Anbar avaient constitué, avec la bénédiction des Américains, des milices armées pour chasser al-Qaïda de cette région. Fort de ce succès, des milices du même type avaient été constituées dans d'autres régions où l'insurrection était présente, notamment Salaheddine, Diyala et dans la capitale.

"Mais pour nous, commencer aujourd'hui à créer des +conseils+ payés par le budget et leur demander de jouer un rôle alors qu'ils n'ont aucune base légale, est une affaire importante. Il faut faire une pause car c'est une responsabilité que nous partageons", assure le Conseil.

Inscrit dans la Constitution, le Conseil présidentiel est une instance collective où les principales communautés sont représentées et qui a droit de veto sur les lois votées par le Parlement.

"Il n'y a aucune justification à créer de tels comités alors que le pays connaît une énorme amélioration de la situation. Si nous en avons besoin dans certains endroits où la sécurité est menacée, alors nous devons nous mettre d'accord sur leur tâche, leur avenir afin que nous puissions les défendre ensemble", souligne le Conseil.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.