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Meurtre de Julien Videlaine: 30 ans de réclusion requis


Jeudi 22 septembre 2022 à 10h56

Beauvais, 22 sept 2022 (AFP) — L'avocat général a requis jeudi 30 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Muhittin Ulug, franco-kurde de 52 ans, pour avoir "dans un déchaînement de violence", massacré au couteau le petit ami de sa fille, après avoir surpris le couple nu dans la salle de bains.

"Ce 24 juillet 2014, Muhittin Ulug s'est comporté comme un barbare", a lancé devant la cour d'assises de l'Oise l'avocat général Michel Mazars. "Malgré des heures de réflexion, je n'ai pas réussi à trouver de raison" de ne pas réclamer "la peine maximale", soit "30 ans de réclusion criminelle", a-t-il dit. Il a aussi requis une "privation des droits civiques, civils et de la famille" pendant dix ans.

Muhittin Ulug "a tué Julien Videlaine dans un véritable déchaînement de violence". Il "lui a porté 19 coups de couteau", notamment "au coeur, aux poumons, au foie", le frappant au front même "lorsqu'il était à terre", pour "la simple raison qu'il se présentait à son domicile nu, et qu'il venait sans doute d'avoir des relations sexuelles avec sa fille", a-t-il tranché.

Même le directeur d'enquête de la PJ "n'avait pas été confronté à une telle scène", et "ne savait pas que le corps humain pouvait renfermer autant de sang", a-t-il rappelé.

Si l'accusé assure depuis l'ouverture des débats lundi qu'il a cru protéger sa fille d'un agresseur, "il n'est évidemment pas question de légitime défense", a encore estimé M. Mazars.

Lorsqu'il entre dans la maison et se trouve selon lui "inquiet, dans une situation d'urgence", "il prend la précaution malgré tout de se déchausser", et "de s'armer d'un couteau". "Il dit qu'il entend des voix, une discussion normale entre une femme et un homme. Pas de scène de désordre, pas de traces d'effractions, pas d'appel aux secours", a-t-il résumé.

"Il dit avoir eu peur d'un voleur, un violeur, un agresseur, mais rien de tout ça ! (...) Lorsqu'il voit sa fille, elle n'est pas agressée" et la victime Julien Videlaine, "est nu, désarmé", a-t-il analysé.

A cette période, Muhittin Ulug et son épouse, très traditionalistes, "savent" que leur aînée est, selon leur conception, "en train de sortir du droit chemin en fréquentant des jeunes hommes, qui plus est non issus de leur communauté kurde", a-t-il estimé.

L'accusé "n'a jamais vu Julien" mais "s'en prend à ce jeune homme qui vient matérialiser le fait" que leur fille "les a trahis".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.