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Meurtre d'un opposant: la police autrichienne examine un possible lien avec Ahmadinejad


Samedi 20 juin 2009 à 13h31

VIENNE, 20 juin 2009 (AFP) — La police autrichienne va enquêter sur des allégations d'un député vert impliquant le président iranien Mahmoud Ahmadinejad dans le meurtre en 1989 à Vienne d'un opposant kurde, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Michael Spindelegger.

Les allégations faites jeudi par Peter Pilz, porte-parole des Verts autrichiens (opposition), "seront examinées par la police", a affirmé vendredi soir le ministre autrichien à la télévision publique ORF.

Il est nécessaire de vérifier "s'il y a quelque chose avant d'entreprendre une démarche", a-t-il ajouté.

Peter Pilz a présenté jeudi à la presse le témoignage inédit d'un marchand d'armes allemand qui affirme avoir livré des armes à Mahmoud Ahmadinejad en juillet 1989 à Vienne, peu avant l'assassinat d'Abdel Rahman Ghassemlou, un opposant kurde.

M. Ghassemlou, secrétaire général du Parti démocratique du Kurdistan/Iran (PDKI), un mouvement d'opposition interdit par Téhéran, a été tué le 13 juillet 1989, ainsi que deux de ses collaborateurs, par un commando qui n'a jamais été appréhendé.

Le témoin, qui a été entendu le 6 avril 2006 par les autorités antimafia italiennes alors qu'il purgeait une peine de prison à Trieste, a indiqué avoir été en contact régulier avec les services iraniens en 1989 dans le cadre de trafics d'armes. Il a affirmé avoir, peu de temps avant les assassinats, livré une demi-douzaine d'armes légères lors d'une rencontre à l'ambassade d'Iran à Vienne, à laquelle prenait part Mahmoud Ahmadinejad.

"La troisième rencontre a eu lieu à l'ambassade d'Iran au cours de la première semaine de juillet 1989. Etaient présents trois Iraniens dont un certain Mohamed, qui est devenu par la suite président de la République d'Iran", a déclaré ce témoin, selon une copie du procès-verbal présentée par Peter Pilz au cours d'une conférence de presse.

L'Iran a toujours nié toute implication dans cet assassinat.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.