Samedi 3 mars 2007 à 15h28
MARSEILLE (France), 3 mars 2007 (AFP) — Plus d'un millier de Kurdes de tout le sud de la France ont manifesté samedi à Marseille pour protester contre l'empoisonnement supposé du dirigeant séparatiste Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie, et réclamer sa libération, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Libérez Öcalan", ont scandé les manifestants tout au long du défilé dans le centre de Marseille en brandissant des pancartes proclamant "Empoisonner Öcalan, c'est empoisonner la paix".
Ils se sont rendus devant les représentations de l'Union européenne et du Parlement européen à Marseille.
"Nous voulons rappeler la responsabilité d'un certain nombre d'institutions démocratiques comme le Parlement européen ou le Conseil de l'Europe: si Öcalan est empoisonné et meurt, cela risque de déclencher une guerre civile en Turquie", a déclaré à l'AFP Salih Azade, l'un des organisateurs de la manifestation, et membre de La Maison du peuple kurde à Marseille.
Les avocats d'Abdullah Öcalan ont rendu publics jeudi à Rome des résultats d'analyses faites sur des cheveux du prisonnier mettant en évidence des doses de métaux toxiques anormalement élevées. Me Giuliano Pisapia, l'un des défenseurs italiens du dirigeant kurde, a affirmé qu'Öcalan souffrait "d'un empoisonnement progressif" et a exclu que cet état soit dû à l'environnement.
L'un de ses avocats turcs, Mahmut Sakar, a demandé que l'ONU, le Conseil de l'Europe ou son comité pour la prévention de la torture prennent l'initiative d'envoyer une "délégation médicale indépendante" pour procéder à un examen médical du condamné.
Le ministère turc de la Justice a exprimé son scepticisme sur les "allégations" des avocats d'Öcalan tout en annonçant l'ouverture d'une enquête.
Le dirigeant kurde est détenu en Turquie depuis 1999. Sa condamnation à mort pour "séparatisme" a été commuée en 2002 en réclusion à perpétuité, qu'il purge dans la prison de l'île d'Imrali où il est le seul détenu.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.