Jeudi 14 septembre 2006 à 18h57
DIYARBAKIR (Turquie), 14 sept 2006 (AFP) — Des heurts ont opposé jeudi des manifestants kurdes anti-gouvernementaux aux forces de l'ordre turques dans les rues de Diyarbakir (sud-est) après l'attentat qui a fait 10 morts mardi dans cette ville, majoritairement des enfants.
La manifestation semble avoir été déclenchée par la revendication de l'attentat par un groupe nationaliste se faisant appeler Brigade turque de la vengeance (TIT) qui a affirmé sur son site internet sa volonté de venger les victimes des séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les autorités doutent de cette revendication et penchent plutôt pour un attentat manqué du PKK, selon des sources policières. La bombe, destinée à une autre cible, aurait explosé accidentellement.
Les manifestants, en majorité des hommes, se sont rassemblés jeudi en divers points de la ville scandant des slogans en faveur du PKK et accusant le gouvernement de couvrir les auteurs de l'attentat.
Des pierres ont été lancés contre les forces de l'ordre et des pneus brûlés lors de la manifestation, qui n'était pas autorisée.
Diyarbakir, principale ville du sud-est de la Turquie, est un foyer du séparatisme kurde.
Le PKK, classé parmi les mouvements terroristes par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a accru ses actions violentes, en particulier cet été, après avoir mis fin en juin 2004 au cessez-le-feu unilatéral qu'il avait observé pendant cinq ans.
Les rebelles kurdes ont revendiqué cette année la responsabilité de 16 attentats à la bombe à travers la Turquie, qui ont notamment visé des stations balnéaires dans l'ouest, et dans lesquels 12 personnes sont mortes et 200 autres ont été blessées.
Le conflit kurde a fait plus de 37.000 morts depuis le début de l'insurrection en 1984.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.