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Manifestations en Iran: plus de 40 ONG dénoncent la répression meurtrière


Lundi 17 octobre 2022 à 16h54

Nicosie, 17 oct 2022 (AFP) — Plus de 40 organisations de défense des droits humains ont dénoncé lundi la répression meurtrière en Iran contre les manifestations en cours depuis la mort de Mahsa Amini, il y a un mois, et ont appelé l'ONU à enquêter d'urgence.

Des ONG internationales, dont Amnesty international et Human Rights Watch (HRW), et des groupes iraniens basés à l'étranger, parmi lesquels l'Iran Human Rights (IHR, à Oslo), Hengaw (Norvège) et le Centre pour les droits de l'Homme en Iran (CHRI, New York), figurent parmi les signataires de l'appel.

Les ONG ont exprimé "leurs vives préoccupations" face à "la machine de répression déployée par les autorités iraniennes pour sévir" contre le mouvement de contestation.

Les manifestations ont été déclenchées le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.

Selon l'ONG IHR, 122 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations.

Les ONG signataires affirment détenir des preuves montrant que les forces de sécurité iraniennes ont "délibérément fait usage de tirs à balles réelles et de billes de plomb contre des manifestants, y compris des enfants".

Le 14 octobre, Amnesty a déploré la mort d'au moins 23 enfants "tués par les forces de sécurité iraniennes".

Les groupes ont appelé le Conseil des droits de l'homme de l'ONU "à agir d'urgence en tenant une séance extraordinaire et (...) mettre en place un mécanisme indépendant d'enquête" pour "traiter les crimes les plus graves au regard du droit international et autres violations des droits humains".

"Sans une action collective de la part de la communauté internationale (...) d'innombrables hommes, femmes et enfants risquent d'être tués, torturés ou arrêtés et les éléments de preuves faisant état de crimes graves risquent de disparaître", écrivent les ONG.

A Genève, un porte-parole du Conseil des droits de l'homme, Rolando Gomez, a indiqué ne pas avoir reçu "une demande spécifique pour la tenue d'une séance extraordinaire sur l'Iran".

"Pour qu'une telle séance ait lieu, une demande officielle doit être soumise par des Etats et elle doit être appuyée par le tiers des 47 pays membres."

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.