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Manifestations en Iran: les enfants, victimes de "graves violations" selon un comité de l'ONU


Lundi 17 octobre 2022 à 19h26

Genève, 17 oct 2022 (AFP) — Un comité des Nations unies a appelé lundi l'Iran à mettre fin aux "graves violations" dont sont victimes les enfants dans la répression du mouvement de contestation dans le pays.

Dans un communiqué, le Comité des droits de l'enfant affirme que les "graves violations des droits de l'enfant en Iran doivent faire l'objet d'enquêtes approfondies menées par des autorités compétentes, indépendantes et impartiales".

Au moins 23 enfants auraient été tués par les forces de sécurité iraniennes et des centaines d'autres auraient été blessés, détenus et torturés lors de récentes manifestations pacifiques, défenseurs des droits humains dans le pays et à l'étranger, indique le comité.

Le 14 octobre, Amnesty international avait déjà déploré la mort d'au moins 23 enfants.

Le comité "condamne fermement les graves violations des droits de l'enfant qui ont lieu en Iran dans le cadre des manifestations pacifiques qui ont suivi la mort en détention de Mahsa Amini".

Les manifestations ont été déclenchées le 16 septembre par la mort de cette Kurde iranienne de 22 ans, trois jours après son arrestation par la police des moeurs, pour enfreinte au port du voile.

Citant des informations fiables, le comité indique que certains enfants ont été abattus avec des balles réelles, tandis que d'autres sont morts après avoir été passés à tabac.

"De nombreuses familles ont indiqué que, bien qu'elles aient été affligées par la perte d'un enfant, elles ont subi des pressions pour absoudre les forces de sécurité en déclarant que leur enfant s'était suicidé et en faisant de faux aveux", poursuit le communiqué.

Le comité est aussi profondément préoccupé par les informations selon lesquelles des enfants ont été arrêtés dans des écoles, détenus avec des adultes et torturés.

"L'annonce faite par le ministère de l'Education le 12 octobre indiquant que les enfants arrêtés étaient transférés dans des centres médico-psychologiques pour y être corrigés et éduqués afin d'éviter qu'ils ne deviennent des personnes asociales, ainsi que les nombreuses informations faisant état de l'expulsion de nombreux lycéens en guise de représailles" préoccupent également le comité.

Le comité, qui est composé de 18 experts indépendants, exhorte les autorités iraniennes "à mettre fin à toute violence à l'encontre des enfants".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.