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Maliki en Turquie pour évoquer la lutte contre le PKK et la coopération


Mercredi 24 decembre 2008 à 15h24

ANKARA, 24 déc 2008 (AFP) — La Turquie et l'Irak ont exprimé mercredi, à l'occasion d'une visite du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à Ankara, leur volonté de lutter contre les séparatistes du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) retranchés dans les montagnes du nord de l'Irak.

"Nous ne devrons pas permettre que les organisations terroristes, en particulier le PKK (interdit), affaiblissent nos relations", a indiqué M. Maliki lors d'un déjeuner de travail avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

Il a souligné que le but de sa visite était de mettre en oeuvre le "Conseil suprême de coopération stratégique" -qui comptera notamment les Premiers ministres des deux pays-, organisme dont la création avait été annoncé lors d'une visite de M. Erdogan à Bagdad en juillet.

"Il existe une volonté commune pour renforcer notre coopération" a-t-il ajouté.

M. Erdogan a pour sa part souligné à cette occasion que la lutte contre "le terrorisme", c'est-à-dire le PKK, était "le domaine commun" des deux pays voisins. "Notre combat commun se poursuivra", a-t-il souligné.

M. Maliki est arrivé mercredi à Ankara accompagné de plusieurs ministres, dont ceux du Commerce, de l'Electricité et des Travaux publics. Il a été reçu en fin de matinée par le président Abdullah Gül.

MM. Maliki et Erdogan devaient en outre présider des réunions de comités de coopération.

A son arrivée dans la capitale turque, le Premier ministre irakien a indiqué soutenir les travaux d'un comité formé le mois dernier entre l'Irak, la Turquie et les Etats-Unis pour évaluer la menace du PKK et agir pour mettre fin à ses activités.

Plusieurs milliers de rebelles, selon Ankara, sont réfugiés dans les montagnes de l'Irak du nord et s'infiltrent en territoire turc pour y attaquer les forces de sécurité.

La Turquie poursuit ses opérations militaires aussi bien sur son territoire qu'en Irak du nord contre des cibles du PKK, bombardées régulièrement par son aviation depuis un an.

Dans des déclarations mardi à la presse turque, le président irakien Jalal Talabani indiquait que les Kurdes d'Irak se réuniraient prochainement pour appeler les rebelles à "abandonner la lutte armée et rejoindre le processus démocratique".

Selon M. Talabani, lui-même kurde, les liens avec la Turquie ont une importance "stratégique" pour l'Irak. Le PKK "doit se rendre compte qu'il est dans l'impasse", ajoutait le président irakien en demandant parallèlement à Ankara "de faire des gestes pour inciter" les rebelles à déposer les armes.

Ces propos ont été interprétés par les médias turcs comme une démarche visant, à terme, à "dissoudre" le PKK en Irak.

Selon ces chaînes de télévision, les factions kurdes et l'administration de Bagdad devraient bientôt déclarer le PKK hors-la-loi et lui couper toute voie de financement.

Ankara a accusé les Kurdes irakiens, qui dirigent une administration autonome dans le nord de l'Irak, de tolérer, voire d'aider les rebelles.

Suite à un changement de politique depuis début 2008, encouragée par Washington dont les forces occupent l'Irak depuis 2003, Ankara a accru ses contacts avec l'administration kurde afin de résoudre ce problème.

Nouveau signe de ce réchauffement: le président turc a annoncé mardi une visite en Irak pour janvier.

Considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, le PKK s'est lancé depuis 1984 dans une campagne armée en vue d'une autonomie du sud-est de la Turquie, majoritairement peuplé de Kurdes. Le conflit a fait 44.000 morts.

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Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.